Quelles seraient les conséquences d’un Brexit sans accord?

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Le gouvernement du nouveau Premier ministre britannique Boris Johnson tient mardi la première d’une série de réunions quotidiennes destinées à accélérer les préparatifs en vue d’un Brexit sans accord le 31 octobre. Voici quelques-unes des conséquences de cette possible rupture sans filet.

Le gouvernement aux manettes

Boris Johnson a demandé à son gouvernement de mettre le “turbo” pour préparer un “no deal”, et promis “tous les fonds nécessaires”.

Dans la perspective d’un tel scénario, le gouvernement activerait l'”Opération Yellowhammer”, mise au point par l’équipe de la précédente Première ministre Theresa May, pour se préparer aux perturbations à court terme dans 12 domaines-clés, dont l’approvisionnement en eau et nourriture, la santé, les transports et les frontières.

Dans le cadre de ce plan, chaque ministère disposerait d’un centre opérationnel pouvant, le cas échéant, rester ouvert 24 heures sur 24.

L’exécutif a également prévu une campagne de communication de grande envergure pour aider les entreprises et les consommateurs à se préparer.

Frais téléphoniques et bancaires

Une des premières conséquences visibles pour les consommateurs britanniques et européens concerne l’itinérance, soit la faculté d’utiliser le réseau d’un opérateur de téléphonie mobile à l’étranger. Le service, actuellement gratuit pour les consommateurs au sein de l’UE, engendrerait en cas de “no deal” des frais pour les voyageurs franchissant la Manche ou la frontière irlandaise.

Il en va de même pour l’usage de cartes de paiement, qui devrait entraîner des frais supplémentaires, tandis que les procédures bancaires seront “plus lentes”, d’après Londres. Au sein de l’UE, les clients des banques d’investissement basées au Royaume-Uni ne pourront plus faire appel à leurs services financiers. De nombreux établissements ont mis en place des filiales sur le continent pour éviter les perturbations.

Entreprises

Environ 80% des entreprises britanniques se disaient prêtes à une sortie sans accord, selon un sondage de la Banque d’Angleterre en date du 21 mars.

Dans le secteur des biens, de nombreuses entreprises restent sous la menace d’un divorce désordonné en octobre, l’approche de Noël rendant plus difficile la constitution de stocks, selon la principale organisation patronale britannique, la CBI.

Dans les services, des accords palliatifs ont été conclus avec les Européens, dont un accord d’un an pour protéger le marché des produits financiers dérivés à Londres.

Selon la CBI, quelque 3.000 avocats se sont enregistrés en Irlande, pays membre de l’UE, pour leur permettre de continuer à exercer leur profession dans l’union.

Retards à la frontière

L’UE a souligné qu’elle mettrait immédiatement en place des contrôles douaniers, des inspections de sécurité alimentaire et de vérification des normes européennes à sa frontière avec le Royaume-Uni.

Craignant de longs délais aux points de passage les plus fréquentés actuellement, en particulier Douvres, Londres a oeuvré à ouvrir de nouvelles voies de passage et à accroître l’activité d’autres ports du pays.

Avions et trains

L’UE a accepté de prolonger le droit automatique des compagnies britanniques d’opérer des vols vers les 27 mais seulement jusqu’en mars 2020.

Le service ferroviaire sous la Manche (Eurostar, shuttle) pourra aussi continuer à fonctionner sans changement, pendant trois mois.

Médicaments et sperme

Pour parer à toute éventualité, le Royaume-Uni, qui dispose de trois mois de stocks de médicaments habituellement, a augmenté ses réserves pour bénéficier de six semaines de réserves supplémentaires.

Le pays quittera l’Agence européenne du médicament mais continuera à reconnaître temporairement les tests et certifications européens pour éviter une double procédure et une rupture de la chaîne d’approvisionnement.

Londres ne pourra cependant plus faire appel aux banques de sperme européennes: les établissements britanniques devront développer de nouveaux accords et pourraient faire appel à des importations venues d’ailleurs.

Avertissements aux consommateurs

Les consommateurs qui achètent en ligne verraient leurs frais augmenter parce que les colis livrés depuis le continent ne pourront plus prétendre à une TVA allégée.

Les Britanniques en vacances en Europe pourraient également devoir obtenir un permis de conduire international car les leurs “pourraient ne plus être valables”.

Quant au transport d’animaux domestiques, il serait encadré par des règles sanitaires plus strictes.

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