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Pourquoi les riches ne doivent vraiment pas s’inquiéter d’une taxe sur les millionnaires

Les “riches” vont bien, merci pour eux. Et non seulement ils vont bien, mais ils sont de plus en plus nombreux de par le monde.

Grâce à la très bonne tenue des marchés boursiers, notre planète compte 17 millions de ménages considérés comme millionnaires, c’est-à-dire disposant d’un patrimoine financier – hors immobilier – supérieur à un million de dollars. Si l’Asie se taille la part du lion, la Belgique ne se débrouille pas trop mal non plus, puisque notre pays compte désormais 102.000 foyers disposant de plus d’un million de dollars, hors immobilier ! Cependant, ce chiffre de 102.000 millionnaires englobe aussi les riches Français et autres riches Néerlandais qui se sont établis en Belgique uniquement pour bénéficier de notre climat… fiscal. Autrement dit, Gérard Depardieu fait partie de ce décompte, même s’il n’est pas Belge.

A priori, voir autant de millionnaires est une bonne nouvelle. Ne dit-on pas que quand les riches maigrissent, les pauvres crèvent de faim ? Et donc, a fortiori, si les riches grossissent, c’est tout bon pour l’économie. Les économistes libéraux, notamment aux Etats-Unis, ont toujours plaidé pour cette thèse: il faut soutenir les riches et ne pas les entraver, car il y a un effet de ruissellement. En clair, l’argent gagné par les riches se déverse d’une manière ou d’une autre vers le bas, vers les plus pauvres. Tout le monde serait donc gagnant.

Manque de bol, ce discours ne serait pas conforme à la réalité statistique. C’est ce que viennent de démontrer des économistes du FMI qui ne sont pourtant pas des communistes. Chiffres à l’appui, ils démontrent que quand la part du gâteau des 20% les plus riches augmente de 1%, la croissance diminue légèrement, mais elle diminue. Donc, la richesse ne ruisselle pas vers le bas contrairement à ce qu’on dit et répète. En revanche, si la part des revenus des plus pauvres augmente de 1%, alors la croissance augmente légèrement.

Mazarin à Colbert: Les citoyens qui travaillent, rêvant d’être riches et redoutant d’être pauvres, c’est ceux-là que nous devons taxer, encore plus, toujours plus !

Voilà des statistiques qui vont sans doute plaire au PTB qui, je vous le rappelle, veut instaurer une taxe progressive sur les millionnaires en Belgique. Mais les personnes concernées ne doivent pas s’inquiéter. D’abord, parce qu’aucun autre parti politique n’a envie de suivre le PTB sur ce terrain glissant. Ensuite, pour arriver à établir cette taxe sur les millionnaires, il faudrait disposer d’un cadastre des fortunes qui n’existe pas en Belgique.

Mais donc, s’il est impossible de taxer davantage les riches, et si les pauvres sont subsidiés, comment vont faire les gouvernements pour payer leurs dettes ? La réponse a été donnée, il y a longtemps, par le cardinal de Mazarin à Colbert dans une sorte de dialogue plus ou moins reconstitué: “il y a quantité de gens qui sont entre les deux, ni pauvres, ni riches. Des citoyens qui travaillent, rêvant d’être riches et redoutant d’être pauvres ! C’est ceux-là que nous devons taxer, encore plus, toujours plus ! Ceux-là ! Plus tu leur prends, plus ils travaillent pour compenser. C’est un réservoir inépuisable.” Bref, vous avez compris que Mazarin parle de la classe moyenne, même si ce mot n’existait pas du temps de Louis XIV ! Et donc, oui, la classe moyenne est devenue la variable d’ajustement des gouvernements désargentés !

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