Pourquoi le pétrole reste bon marché, malgré la crise entre l’Arabie saoudite et le Qatar

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En début de semaine, l’Arabie saoudite, l’Egypte, le Bahreïn, les Maldives, le Yemen et les Emirats arabes unis ont décidé de couper leurs liens avec le Qatar (relations diplomatiques, liaisons aériennes et terrestres). Ce qui a provoqué une ruée des Qataris dans les supermarchés.

Ce n’est pas la première fois qu’une crise éclate entre l’Arabie saoudite et le Qatar, mais celle-ci semble être d’une rare intensité. Ryad et ses alliés accusent le régime qatari de soutenir les terroristes ou en tout cas de n’agir que très mollement dans la lutte antiterroriste. Ces derniers jours, des questions ont surgi autour de la ” rançon ” de 1 milliard de dollars qui aurait été payée à certains officiels iraniens et des extrémistes islamistes afin de libérer une trentaine de membres de la famille royale qatarie retenus en otage en Irak. Mais ce qui a déclenché la fureur arabe, c’est la publication voici quelques jours par l’agence de presse officielle du Qatar de propos attribués à l’émir Tamim considérant entre autres l’Iran comme un allié stratégique. Le Qatar s’est dit victime de hackers, mais le mal était fait : l’Iran chiite est en effet l’ennemi historique de l’Arabie sunnite.

Tout ceci est potentiellement très dangereux. Stratégiquement parce que le Qatar abrite la plus grande base américaine de la région. Economiquement parce que l’Arabie saoudite est encore un des premiers producteurs mondiaux de pétrole et le Qatar le premier producteur de gaz.

On aurait pu croire que ces tensions auraient soutenu les prix de l’énergie. Même pas : le baril de pétrole est vite retombé sous 50 dollars. Pour deux raisons : une brouille tenace entre producteurs d’énergie n’aide pas à limiter la production et donc à soutenir les prix, ensuite parce que la politique de l’administration Trump en faveur des producteurs d’huile de schiste ajoute encore à l’abondance d’or noir. Bonne nouvelle face à cette tension orientale : paradoxalement, le pétrole devrait donc rester bon marché.

48,9 dollars, c’estl le prix du baril de Brent (le pétrole de la mer du Nord) en début de semaine.

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