Pour résister à un “prochain choc économique”, la réforme de la zone euro est “urgente”

© iStock

Le ministre français des Finances Bruno Le Maire a lancé un avertissement lundi à ses collègues européens, jugeant “irresponsable” et “dangereux” de ne pas accélérer la réforme “urgente” de la zone euro afin de résister à un “prochain choc économique”.

“Je voudrais profiter de cette conférence de presse pour vous dire à quel point je trouverais irresponsable et dangereux que les Etats européens membres de la zone euro n’accélèrent pas dans les prochaines semaines la transformation de la zone euro”, a-t-il déclaré lors de la présentation du budget 2019 de la France.

“Nous avons une feuille de route”, a insisté M. Le Maire. “Il y a maintenant urgence à décider”, a-t-il affirmé sur un ton grave, estimant que les choses “ne vont pas assez vite, pas assez loin”.

Selon le ministre des Finances, “il y a urgence à réformer le Mécanisme européen de stabilité (un fond de sauvetage utilisé en cas de crises financières, ndlr) et à discuter et mettre en place un budget européen de la zone euro”.

“Personne ne pourra dire qu’il ne connaissait pas les menaces qui pèsent aujourd’hui sur la zone euro”, a-t-il affirmé.

“Et personne ne pourra dire qu’il ne savait pas la nécessité absolue qu’il y a à transformer cette zone monétaire en une zone économique intégrée, capable de résister à un prochain choc économique ou à une éventuelle crise financière”, a prévenu M. Le Maire.

Tensions internationales

Le commissaire européen, Pierre Moscovici, a également multiplié les appels ces dernières semaine pour achever cette année la réforme de la zone euro.

A Bercy, M. Le Maire a en outre lancé un avertissement sur les tensions internationales qui menacent l’économie européenne.

“Le risque de guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine est plus élevé que jamais. Certains pays émergents comme la Turquie et l’Argentine sont confrontés à une crise majeure et d’autres pourraient être également confrontés prochainement à des crises”, a-t-il expliqué.

En Europe, le ministre a fait une allusion implicite à l’Italie, sans la citer, pays présenté récemment comme “le problème” de la zone euro par M. Moscovici.

“Inutile d’insister sur les incertitudes multiples qui pèsent désormais sur la zone euro et qui dépendent des choix budgétaires qui seront faits par certains de nos grands partenaires européens”, a-t-il déclaré.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content