Pensions: “Bacquelaine place un détonateur sur la solidarité”

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Le front commun syndical et diverses organisations féministes ont fait part lundi lors d’une conférence de presse de leurs craintes de voir le ministre des Pensions proposer, dans le cadre du contrôle budgétaire, des mesures “draconiennes” qui toucheront lourdement les futurs pensionnés, et en particulier les femmes.

“Nous déplorons que ce constat se fasse à la veille de la Journée internationale des droits des femmes”, a déclaré Anne Léonard, secrétaire nationale de la CSC. Les syndicats et la plateforme féministe avaient déjà appelé le ministre fin janvier à prêter davantage d’attention aux femmes.

Ils ont rappelé leurs craintes lundi, notamment au sujet de sa volonté de faire bénéficier de la pension minimum toutes les personnes ayant au moins vingt ans de travail effectif à leur actif. Une mesure qui exclut les périodes assimilées, sur lesquelles Daniel Bacquelaine “pose un boulier compteur”, selon eux. “Aujourd’hui, la carrière des ouvrières est composée à 53% de périodes assimilées, dont la moitié correspond à des périodes de chômage et 21% à la prépension”, a cité comme exemple Jean-François Tamellini, secrétaire fédéral FGTB. Pour les syndicats, cette mesure entraînerait “un bain de sang pour les pensions les plus basses”, et pourrait faire baisser la pension moyenne d’une femme salariée “au même niveau qu’en Grèce”. “Daniel Bacquelaine place un détonateur sur la solidarité qui unit les travailleurs”, a ajouté Anne Léonard.

Pour le front commun, les mesures proposées constituent un retour en arrière, alors que, “depuis 1999, la concertation sociale a par exemple permis une diminution de la pauvreté chez les pensionnés de 24% à 14%”.

Le ministre souhaite encore que les adaptations au bien-être soient dans le futur “axées sur les pensions minimum comptant 45 ans de carrière”, ce qui veut dire que “90% des femmes se retrouvent exclues de toute nouvelle amélioration”.

Les réformes des pensions doivent faire l’objet d’une réelle discussion au sein des instances compétentes, et non “dans les couloirs d’un cabinet”, conclut la secrétaire nationale de la CSC. “Nous continuerons la sensibilisation sur le sujet et n’excluons aucune action.”

Le ministre des Pensions affirme de son côté dans un communiqué que “les réformes de notre régime de pension auront un impact positif pour les femmes”, car elles permettront “non seulement une augmentation du montant moyen des pensions mais également une réduction du risque de pauvreté des travailleurs ayant une carrière incomplète”, soit principalement des femmes.

Le budget de 25 millions d’euros que le gouvernement fédéral a récemment décidé de consacrer à la revalorisation des pensions minimum “permettra d’augmenter de 0,7% la pension minimum pour les pensionnés disposant” d’une carrière de 45 ans et aura un impact “positif” pour les femmes. La mesure touche 76.000 pensionnés, dont 52.000 femmes, rappelle le ministre.

“Ma volonté est de mettre en place des réformes de notre régime de pension qui contribueront à réduire les inégalités entre hommes et femmes. L’ensemble des indicateurs me confirment que nous allons dans la bonne direction”, souligne-t-il.

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