Pas d’enchères avant au moins 1 an pour la 5G mais le dossier avance
Il faudra encore au moins un an avant que n’aient lieu les enchères pour les fréquences radio de la 5G, annonçait vendredi matin la ministre fédérale des Télécommunications Petra De Sutter (Groen) dans La Libre Belgique et De Tijd. Agoria se réjouit cependant de sa promesse d’accélérer le processus pour cet internet mobile super rapide de 5e génération. Cette technologie sera “essentielle pour la relance économique”, insiste la fédération du secteur technologique.
L’Institut belge des services postaux et des télécommunications (IBPT), régulateur du secteur, confirme qu’il faudra encore un an avant la mise aux enchères du spectre. Si les obstacles politiques qui avaient bloqué le dossier sous le gouvernement Michel semblent être du passé, l’élaboration juridique de la vente prendra encore six mois, tout comme ensuite la préparation pratique.
“Ces enchères auront lieu probablement fin 2021/début 2022. Ensuite, il faudra encore plusieurs années pour que tout soit opérationnel”, prévient la ministre dans La Libre Belgique.
Avec un tel délai, la Belgique sera à la traîne par rapport à l’Allemagne et les Pays-Bas, où le spectre 5G a déjà été entièrement ou partiellement mis aux enchères. Seuls quelques projets-pilotes bénéficient de tests, tandis que l’IBPT a octroyé des licences provisoires à cinq opérateurs pour un déploiement limité de la 5G.
Déblocage du dossier
La ministre des Télécommunications promet à présent d’accélérer le dossier, qui a été bloqué pendant un an et demi. “Il faudra organiser un comité de concertation afin de savoir comment répartir cet argent entre les niveaux de pouvoir. C’est là que cela a bloqué durant la dernière législature. L’argent des enchères – plusieurs centaines de millions d’euros – sera mis sur un compte bloqué en attendant que l’on définisse les conditions de l’implantation de la 5G”, complète-t-elle dans La Libre Belgique.
Le dossier crispe la famille politique de Petra De Sutter, en particulier du côté d’Ecolo. Le gouvernement bruxellois applique en outre toujours des normes trop strictes en matière de radiations pour permettre un déploiement de la 5G dans la capitale et mène des consultations auprès des citoyens sur le sujet. La ministre demandera en tous les cas à l’exécutif bruxellois d’entamer une discussion sur ces normes.
“Nous avons enfin une ministre qui fait une déclaration claire sur la 5G et dit clairement et sans équivoque qu’elle va lancer les enchères”, réagit Marc Lambotte, le patron d’Agoria. “Je lui demande de ne pas perdre un seul jour afin que la vente aux enchères puisse avoir lieu le plus rapidement possible.”
5G pourrait permettre une production plus efficace et plus flexible
Selon une étude réalisée par la fédération technologique et la société de conseil Capgemini Invent il y a un an, la moitié des entreprises de fabrication industrielle en Belgique estiment que la 5G pourrait permettre une organisation de la production plus efficace et plus flexible. Entre-temps, une trentaine de projets sont déjà en cours avec des licences temporaires et d’essai de la 5G.
“En tant que successeur de la 4G, la 5G offre non seulement une connexion beaucoup plus rapide, mais aussi un temps de réponse plus court, une fiabilité accrue et la possibilité de connecter beaucoup plus d’appareils. Ces avantages sont d’une grande importance pour l’industrie et les entreprises”, souligne Agoria.
Concernant les normes d’émission trop strictes, Agoria réitère son appel pour qu’elles soient portées au niveau des pays voisins, “conformément aux lignes directrices de l’OMS et de la Commission européenne”.