Notation : la méthode Coué de Di Rupo Ier ?

© Image Globe/Eric Lalmand

Fitch Ratings a mis ses menaces à exécution et dégradé d’un cran la notation de la Belgique. Deux ministres au moins y voient des arguments en leur faveur : celui des Finances souligne des “éléments de confiance” quant à l’état économique du pays ; celui des Pensions, très volontariste, la preuve qu’il faut “plus de réformes”.

Mi-janvier la Belgique échappait aux foudres de Standard & Poor’s, qui avait choisi de dégrader la notation de neuf pays sur les dix-sept que compte la zone euro, avec des conséquences financières souvent désastreuses pour les Etats concernés. Notre pays avait alors conservé son “AA”, notation abaissée, il est vrai, le 25 novembre dernier et assortie d’une perspective négative.

Quelques jours plus tard, sa consoeur Fitch Ratings prévenait : elle abaisserait la note de plusieurs pays de la zone euro d’ici la fin du mois de janvier, dont l’Italie, qui pourrait voir sa note abaissée de deux crans. La Belgique était elle aussi dans son collimateur. Une menace que Fitch vient de mettre à exécution : l’agence d’évaluation financière a en effet abaissé, vendredi, la note de cinq pays de la zone euro, dont celle de la Belgique, qui passe de AA+ à AA.

Belgique dégradée : Vanackere voit des “signes croissants de confiance”…

Steven Vanackere, vice-Premier ministre et ministre (CD&V) des Finances, n’est pas étonné de la baisse de la note de la Belgique décidée vendredi par Fitch. Il y voit même des éléments positifs, a-t-il indiqué vendredi soir sur le plateau de la VRT.

“Fitch a agi exactement de la même manière que Standard & Poor’s et Moody’s l’ont fait auparavant”, estime Steven Vanackere. Il fait par ailleurs remarquer que cela arrive au moment où la confiance des marchés belges est “justement en train de remonter de manière formidable”.

Fitch Ratings estime que la Belgique atteindra la norme budgétaire en 2012, pointe encore le grand argentier belge : “C’est tout de même un signe que la confiance remonte, comparé à la période précédant la constitution du nouveau gouvernement !”

… Quand Van Quickenborne y voit la preuve “que plus de réformes sont nécessaires”

La baisse de la note de la Belgique décidée par Fitch “prouve que davantage de réformes sont nécessaires, non seulement en Europe, mais aussi en Belgique”, a déclaré vendredi soir le vice-premier ministre Vincent Van Quickenborne (Open Vld) sur le plateau de Terzake (VRT). “Nous devons rester sur le chemin de l’orthodoxie”, selon lui. M. Van Quickenborne insiste aussi sur la nécessité de stimuler la croissance au travers de réformes structurelles sur le marché de l’emploi, mais aussi dans le domaine des pensions.

Notation : la Belgique bientôt dégradée par Standard & Poor’s ?

Mi-janvier, S&P avait donc épargné la Belgique tout assortissant sa note d’une perspective négative. Pour l’agence, il existe donc au moins une chance sur trois qu’elle soit abaissée. Une rétrogradation pourrait survenir si la dette publique belge venait à augmenter pour dépasser la barre de 100 % du PIB, par exemple en raison d’une croissance plus faible.

“Inversement, les notes pourraient se stabiliser au niveau actuel si nous voyons que le gouvernement est capable de contenir l’accroissement de la dette à un niveau proche de son niveau actuel”, poursuivait Standard & Poor’s, précisant que la dette publique belge était estimée à 94 % du PIB en 2011.

En 2010, elle était encore de 96,6 % du PIB, en hausse de 0,4 % par rapport à 2009. La tendance serait donc à l’abaissement de la dette du pays… même s’il faut préciser qu’avant la crise, la dette belge s’élevait à 84 % du PIB. Contre 138 % en 1993, il est vrai.

V.D., avec Belga

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