Les tarifs des péages flambent-ils en France ?

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Une enquête de Libération pointe du doigt la flambée des prix autoroutiers. L’Etat ne remplierait pas son rôle de régulateur, pourtant prévu lors de la privatisation des autoroutes. Les concessionnaires d’autoroutes réfutent cette thèse.

Les prix aux péages ont flambés depuis 2005. C’est ce que révèle Libération dans son numéro du 29 juillet. Selon le quotidien, les tarifs autoroutiers n’auraient cessé d’augmenter depuis la privatisation des sociétés concessionnaires en 2005. Cette année encore, les tarifs aux barrières de péages auraient augmenté de 2,4%, bien plus que l’inflation, évaluée à 1,52%.

Au-delà de cette flambée des tarifs, le quotidien dénonce la pratique de foisonnement qui consiste à appliquer des tarifs beaucoup plus élevés au kilomètre, sur les tronçons d’autoroute les plus empruntés. Ainsi, le trajet Paris-Bordeaux serait près “de 50% plus coûteux au kilomètre que la liaison Nancy-Lyon”.

Daniel Dechaux, de l’association 40 millions d’automobilistes, cité dans le quotidien, y voit le manque d’intervention de l’Etat. En effet, lors de la privatisation des autoroutes, l’Etat s’était engagé à exercer un contrôle sur les tarifs appliqués, pour que leur augmentation ne dépasse pas 70% de l’inflation. Or, en raison de textes “mal ficelés”, cette stipulation n’aurait jamais été respectée.

Un secteur “archirégulé” ?

Ces augmentations répétées semblent donc “injustifiées et inacceptables” aux yeux des associations de consommateurs, qui rappellent les bénéfices énormes qu’engendrent les sociétés privées d’autoroutes. En 2010, elles auraient réalisé près de 8,11 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour 1,72 milliard de bénéfice, selon le quotidien.

Interrogé par Libération, Pierre Coppey, président de Vinci autoroutes, réfute l’idée d’une flambée des prix. Selon lui, les tarifs auraient même tendance “à augmenter moins vite depuis les privatisations”. En outre, ces hausses de tarifs se justifieraient amplement au vu des investissements réalisés chaque année pour l’amélioration des autoroutes. Quant aux pratiques de foisonnement, Pierre Coppey rappelle que celles-ci ne sont plus pratiquées depuis 2008, et que le secteur est “archirégulé”.

Trends.be avec L’Expansion.com

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