Les idées de Groen pour moderniser le droit de grève

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Meyrem Almaci, présidente de Groen, désire moderniser le droit de grève – sur mesure pour les syndicats des chemins de fer – et propose de nouvelles options pour exprimer un mécontentement.

Les actions à tarif zéro pour le rail, au cours desquelles le personnel des chemins de fer travaille bel et bien mais laisse les voyageurs emprunter le train gratuitement, sont aujourd’hui risquées. Fin mai, la SNCB a encore donné une sanction aux accompagnateurs de train parce qu’ils avaient refusé de contrôler les tickets. Et les voyageurs qui entrent alors dans le train sans ticket risquent tout de même de recevoir une amende des accompagnateurs de train qui ne font pas la grève.

De ce fait, les syndicats des chemins de fer optent systématiquement pour une grève classique lors d’un conflit social, où les voyageurs et l’économie sont les victimes. La présidente de Groen Meyrem Almaci désire y apporter du changement en renouvelant les structures de concertation et en rendant possibles d’autres formes de grève, peut-on lire dans De Standaard.

Des tickets de train gratuits

Une grève du paiement devrait par exemple être explicitement intégrée dans la loi. S’il s’agit d’une grève du paiement pour laquelle le protocole de grève est respecté, les voyageurs pourraient alors recevoir gratuitement un ticket aux automates, avec la mention grève du paiement. Les abonnements de train seraient quant à eux prolongés pour la durée de la grève.

A côté de cela, Groen s’inspire aussi de l’Italie et des Etats-Unis pour une grève active ou travaillée.

Dans ce cas, les travailleurs restent au travail, mais les employeurs doivent verser un montant à un fonds pour une oeuvre de bienfaisance. De cette manière, il y a un effort du gréviste et un inconvénient pour l’employeur qui devraient être supérieurs que lors d’une grève du paiement.

Selon le parti, tant lors d’une grève du paiement que lors d’une grève active, il faudrait toujours qu’une partie du salaire du travailleur soit payée par la caisse de grève. “De cette manière, un frein à l’exécution de l’action continuerait à exister.”

Ensuite, Groen désire moderniser la concertation sociale, notamment en laissant les syndicats et les employeurs donner des conseils pour les décisions du gouvernement.

Ne pas vider la loi de grève de sa substance

Hugo Engelen, le secrétaire de l’aile flamande du syndicat libéral CGSLB/ACLVB, ne trouve pas la grève du paiement une mauvaise idée en soi, mais il fait toutefois une observation sur la proposition. “Nous devons faire attention à ne pas vider le droit de grève de sa substance. C’est le moyen ultime si tous les autres moyens sont épuisés”, réagit Engelen.

“Faire la grève est une loi constitutionnelle et cela ne peut être compromis par aucune proposition”, conclut-il.

Pieter Timmermans, président de la Fédération des Entreprises Belges (FEB), trouve que la proposition constitue une matière à débat intéressante. “Mais avant que nous puissions débattre de telles propositions, nous devons mettre un terme aux grèves sauvages. Nous devons d’abord bien fixer les principes du droit de grève”, ressort-il.(Belga/NS)

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