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Les conclusions du piratage du site Ashley Madison

Le piratage d’Ashley Madison, le site de rencontres extra-conjugales dont les millions de clients ont été jetés en pâture sur le Net, démontre que la publicité de certains sites est souvent exagérée en terme de confidentialité, mais également en terme de contenu. En clair, ce site était surtout fréquenté par des hommes.

L’été touche à sa fin et le moins qu’on puisse dire est qu’il a été chargé sur le plan économique et boursier. Pourtant certaines informations, anodines en apparence, nous en disent parfois bien plus long sur nous et notre comportement que les titres sur la Chine et les Bourses mondiales qui ont le blues. C’est notamment le cas avec l’affaire du piratage d’ Ashley Madison, un site destiné aux amateurs d’aventures extra-conjugales.

Ce n’est pas le premier site de rencontres adultérines à se faire pirater, mais ici il y a du nouveau. En effet, avec le recul, on peut même en tirer plusieurs conclusions. La première n’est pas économique mais montre que la bigoterie peut s’accommoder de l’hypocrisie. Par exemple Josh Duggar, une ancienne star de la télé religieuse américaine, ultraconservateur et prônant des valeurs familiales fortes, a été épinglé avec son code, son pseudo et ses préférences sexuelles parmi des millions d’autres hommes et femmes qui ont été imprudents.

La deuxième leçon est 100% économique : le piratage de ce genre de sites vise souvent à rançonner le site lui-même. Cela fonctionne parfois comme cela a été le cas avec un site russe (TopFace) récemment.

L’autre raison pour laquelle ces sites de relations adultérines sont souvent piratés, c’est parce que leurs utilisateurs conservent souvent un même mot de passe pour différents sites, il est ainsi possible de pirater leur boite email, ce qui permet d’avoir accès à leurs comptes PayPal et dans certains cas à leurs comptes bancaires. Il est ainsi possible de bêtement faire chanter les utilisateurs de ces sites. En Arabie saoudite, certains doivent trembler en ce moment, car leurs noms figurent sur ces documents piratés, or, l’adultère est considéré comme un crime dans ce pays. Même topo pour les innombrables soldats de l’armée américaine ou les fonctionnaires US pour lesquels l’adultère est une cause de licenciement.

L’impression dégagée par Ashley Madison, c’est que tout cela ressemble fortement à une escroquerie marketing.

Mais la dernière leçon, la plus importante à tirer de cette histoire, c’est qu’au fil du temps, on découvre que ce site était surtout fréquenté par des hommes et les comptes des rares femmes présentes étaient très peu actifs. Les données montrent, par exemple, que 20 millions d’hommes ont consulté leur messagerie sur Ashley Madison contre seulement… 1.492 femmes. Sur le système de discussion instantanée, 11 millions d’hommes ont tenté de discuter avec seulement 2.049 femmes.

Au final, l’impression dégagée par cette histoire, c’est que tout cela ressemble fortement à une escroquerie marketing ou, à tout le moins, à une histoire de l’arroseur arrosé.

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