Les 4 solutions de PwC pour améliorer la fiscalité belge

Selon PwC, vous cesserez de travailler pour le fisc dès demain mardi. Autrement dit, tout ce que vous gagnerez ensuite sera à 100 % pour vous : c’est ce qu’on appelle le Tax Freedom Day, le “jour de libération fiscale”. La Belgique décroche un mauvais score en la matière par rapport aux autres pays européens. Le consultant avance ses 4 propositions pour améliorer la fiscalité en Belgique.

Le Tax Freedom Day tombe cette année encore le 8 juin. A partir de demain mardi, les Belges travailleront donc pour leur compte à 100 % et auront fini de reverser leurs revenus au fisc, selon le consultant PricewaterhouseCoopers, qui se montre nettement plus positif en la matière que l’Institut économique Molinari, pour qui ce même “jour de libération fiscale” tomberait plutôt le 3 août.

La Belgique, en pleine stagnation par rapport à 2009 et en chute par rapport aux trois années précédentes (où la date tombait le 10 juin), décroche ainsi un mauvais score parmi les pays analysés : seule la Suède fait pire en matière de taxation, puisque le Tax Freedom Day y tombe cette année le 5 juillet.

Le Luxembourg, à l’inverse, est considéré comme le meilleur élève puisque le “jour de libération fiscale” arrive le 16 mai au Grand-Duché. Les voisins de la Belgique affichent eux aussi de meilleurs scores que nous : le 19 mai pour les Pays-Bas, le 27 mai pour l’Allemagne et le 31 mai pour la France.

Rapport salaires net/brut : “La Belgique – mais qui l’ignore encore ? – est en queue de peloton européen !”

Cette année, PwC a calculé deux autres chiffres : l'”indice de vulnérabilité fiscale” et le rapport entre la rémunération nette et brute au sein de l’Union européenne.

Le premier est un indice de la marge budgétaire, précise le consultant. Il donne la mesure dans laquelle le budget laisse un espace à des efforts fiscaux au regard de la dette publique. “Sur ce point, la Belgique ne se comporte pas aussi mal que ce que l’on raconte un peu partout, indique l’entreprise dans un communiqué. Il y a clairement de la marge pour des efforts fiscaux.”

En revanche, du côté du rapport entre la rémunération nette et brute, “la Belgique – mais qui l’ignore encore ? – est en queue de peloton, avec une rémunération dont il ne subsiste en net que 55 % en moyenne après le paiement des impôts et des charges sociales. Dans le reste de l’Europe, cette moyenne est de 70 %. Qu’est-ce qu’on attend encore ?”

“C’est maintenant que nous devons nous attaquer à notre fiscalité chère et au coût élevé du travail, avertit Frank Dierck, managing partner de PwC Tax Consultants. Si nous ne nous attelons pas maintenant à attirer de nouveaux investisseurs étrangers, nous n’aurons peut-être plus de marge de manoeuvre d’ici quelques années. Il existe un large consensus pour dire que la Belgique a tout pour atteindre un meilleur résultat. Encore faut-il créer la volonté de le faire !”

Les 4 suggestions de PwC pour améliorer la fiscalité en Belgique : confiance, dividendes des sociétés, dividendes des non-résidents et coût du travail

PwC livre ses propres solutions pour améliorer la position belge en matière de fiscalité.

1. Maintenir les mesures existantes : “Il faut rétablir la confiance dans notre pays après une longue période d’instabilité politique qui n’a certainement pas été bénéfique pour notre réputation.”

2. Exonérer totalement d’impôt tous les dividendes perçus par les sociétés : “Ils ne sont aujourd’hui exonérés qu’à 95 %. Pourquoi pas à 100 % ? L’installation d’un siège régional ou d’un holding est souvent la première étape dans les projets d’expansion internationale des investisseurs étrangers. Si nous voulons qu’ils portent leur choix sur la Belgique, nous devons au moins nous couler dans ce qui est devenu la norme dans le reste de l’Europe : une exonération complète d’impôt sur les dividendes que perçoit un siège régional ou un holding.”

3. Supprimer, pour les non-résidents, le précompte mobilier sur les dividendes : “En effet, le bénéfice de la société qui alloue les dividendes a déjà été imposé. Le précompte mobilier qui est prélevé à l’heure actuelle est une double imposition. Supprimer la retenue à la source devrait attirer le capital en Bourse. Dans d’autres capitales financières telles que Londres, ces dividendes sont déjà exonérés d’impôt pour les non-résidents.”

4. “Faire quelque chose” du côté du coût du travail : “Qu’on abaisse le coût de la sécurité sociale, qu’on crée un véritable système de taux d’imposition dégressifs (avec des taux d’imposition plus faibles et des tranches de revenus plus larges sur lesquelles ils s’appliquent, certainement pour les plus bas revenus), ou qu’on réduise simplement la charge globale tout court, qu’importe mais qu’on fasse quelque chose !”, conclut Frank Dierckx.

Trends.be

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