Les 10 travaux de Di Rupo

© Belga

La vie politique reprend doucement son cours. Avant la pause estivale, on avait déjà pu observer que la politique se déroulera majoritairement en fonction des prochaines élections, la “Mère de toutes les Élections”. Sur le fond, comme il a été souligné dans de nombreuses interviews, les dossiers socio-économiques et financiers exigeront (ou devraient) la plus grande attention. C’est pourquoi la rédaction de Trends a décidé de réaliser la série “Les 10 travaux de Di Rupo“.

Un traitement sérieux de ces 10 travaux constituerait un travail de titan pour n’importe quel gouvernement. Aussi, un gouvernement dont les partis se préparent à une lutte électorale sans merci se trouve devant une tâche sans doute impossible. Pourtant, cette excuse ne peut être invoquée que partiellement. Hormis le ministre des Finances Koen Geens (CD&V), tous les membres de ce gouvernement ont sollicité un mandat auprès de l’électeur. L’intérêt général rend ce mandat impératif, autant avant les élections que juste après.

Voici les 10 travaux de Di Rupo que nous analyserons de plus près durant les prochains jours:

1. Dexia 2. La compétitivité internationale 3. Le marché de l’énergie 4. La fiscalité 5. Le marché du travail 6. Les entreprises 7. Les pensions et les investissements publics 8. Les soins de santé 9. La fonction publique 10. La stimulation de l’entrepreneuriat

Il peut être étonnant que la liquidation de la bad bank Dexia soit traitée en premier. Cette priorité n’est pas un hasard : premièrement, nous sommes profondément convaincus que ce dossier continuera à assombrir les finances publiques belges et même toute l’économie pendant encore longtemps.

Combien de fois les responsables du gouvernement ne nous ont-ils pas répété ces derniers mois que Dexia est sous contrôle et que le pire est derrière nous ? Tous les chiffres trimestriels les contredisent.

En soi, il est tout à fait logique qu’un gouvernement tente de présenter une image aussi favorable que possible à la population (l’électorat) de ce qu’il réalise et des résultats de sa politique. C’est de tous les gouvernements, quelle que soit leur composition. C’est à l’opposition politique et à la presse d’indiquer les blancs et les anomalies. C’est ainsi que fonctionne une démocratie.

Le gouvernement passe son temps à répéter qu’elle maîtrise l’état de nos finances publiques. Vérifiez les rapports de la Commission vieillissement et les détails des rapports sur la Belgique par des institutions telles que le FMI et l’OCDE et vous verrez vite que ce n’est pas le cas. Nos finances publiques n’exigent ni cosmétique ni bricolage, mais une révision en profondeur, y compris de leurs fondements. Dans cette série, les finances publiques et leurs éléments les plus importants (pensions, soins de santé, administration…) seront à l’ordre du jour.

Les explications autour de l’état de l’économie constituent un autre bel exemple. Si l’économie stagne ou entre en récession, on renvoie systématiquement à l’environnement international. La crise de l’euro, le niveau bas du dollar, les marchés financiers fous, la croissance faible aux États-Unis… : on nous présente une flopée d’excuses. Si l’économie va mieux, c’est grâce à la politique. Nul doute qu’à mesure que la reprise se poursuit, on entendra les membres de Di Rupo I clamer de plus en plus fort que cette reprise souligne les mesures prises par la politique. Pour l’instant, ils attendent encore un peu, car la reprise fragile risque encore de mal tourner.

Est-il réaliste d’attendre d’une équipe gouvernementale qu’elle troque la tendance de tout présenter en rose contre une teneur plus réaliste, mais malheureusement moins optimiste ? Non, peut-être pas, mais peut-être que les partis unis au sein de Di Rupo I doivent prendre à coeur la conclusion du politologue Carl Devos parue cette semaine dans Le Vif. Sur base de son analyse de trois dossiers du gouvernement épineux Devos a conclu : ” Les politiques semblent penser que les citoyens ne sont pas assez malins pour voir dans leur jeu, que ceux-ci les croient quand ils affirment que le dossier Dexia est moins pourri qu’on ne le pense, que la clé de répartition dans l’arrondissement BHV reflète les besoins véritables ou encore, que les politiciens cherchent surtout à nommer les administrateurs les plus compétents. De cette manière, ces dossiers trahissent même un certain dédain pour le peuple”.

Dans la lignée des remarques de Carl Devos l’approche générale du gouvernement Di Rupo I nous fait conclure par deux citations du président américain légendaire Abraham Lincoln (1809-1865):

• I’m a firm believer in the people. If given the truth, they can be depended upon to meet any national crisis. The great point is to bring them the real facts (Je crois fermement en le peuple. Si on lui donne la vérité, on peut compter sur lui pour surmonter n’importe quelle crise nationale. Le tout est de lui apporter les faits réels).

• You can fool some of the people all of the time, and all of the people some of the time but not all the people all the time. (On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps).

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