Le Royaume-Uni dépassé par la criminalité financière

Le Royaume-Uni est dépassé par la criminalité financière, comme la corruption, le blanchiment d’argent ou la fraude, qui coûtent chaque année à l’économie du pays 290 milliards de livres, selon une étude de l’ONG Spotlight on Corruption.

Le gouvernement britannique ne dépense que 852 millions de livres chaque année pour combattre la criminalité économique, qui coûte pourtant “290 milliards de livres par an à l’économie, soit 14,5% du PIB”, résume l’ONG dans un communiqué lundi accompagnant l’étude. Les agences luttant contre la criminalité financière “sont sous-financées et sont en train de perdre la lutte”, alerte Susan Hawley, directrice générale de l’ONG, citée dans le communiqué.

L’étude relève notamment qu’une “série d’enquêtes découlant de fuites”, telles que les Panama ou Pandora papers, “ont montré que les secteurs financier et immobilier du Royaume-Uni continuent d’être des pôles d’attraction majeurs pour le blanchiment d’argent”. “Les performances des agences en matière de lutte contre la criminalité économique stagnent dans tous les domaines”, poursuit l’ONG, qui salue toutefois “des poursuites très médiatisées et bienvenues contre la banque NatWest ou l’utilisation accrue de certains outils tels que le gel de comptes” en banque. La banque britannique NatWest avait en effet écopé en décembre d’une amende de près de 265 millions de livres de la justice dans une affaire de blanchiment d’argent portant sur des dépôts de 365 millions de livres par un de ses clients, dont 264 millions en liquide.

Mais selon Spotlight on Corruption, les poursuites lancées pour blanchiment d’argent ont chuté de 35% au cours des cinq dernières années, tout comme le nombre d’enquêtes ouvertes ou le nombre de personnes condamnées, et certaines agences de l’Etat ont vu leurs budgets reculer en termes réels. Les procédures lancées dans les différents domaines de la criminalité économique ont pourtant permis de récupérer 3,9 milliards de livres entre 2016 et 2021, entre les amendes, les confiscations et autres recouvrements, rapporte l’étude.

L’ONG voudrait ainsi voir ces revenus réinjectés dans “un fonds de lutte contre la criminalité économique“, ce qui serait en outre rentable pour les caisses de l’Etat, assure-t-elle. “Pour chaque livre investie dans le Serious Fraud Office (SFO, l’équivalent du parquet financier, ndlr), l’agence récupère 5 livres auprès des criminels et des entreprises délinquantes”, et d’autres services rapportent même plus de 10 fois plus que ce qu’ils coûtent, selon l’organisation.

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