Le PS juge la note du Conseil supérieur des Finances “imbuvable”

Ahmed Laaouej.

Le PS n’a pas mâché ses mots mardi à propos de l’avis rendu par le Conseil Supérieur des Finances (CSF) sur les contours d’une réforme fiscale. Aux yeux des socialistes francophones, les propositions formulées s’apparentent à une “politique d’austérité” à l’heure où les ménages font face à une inflation galopante.

Dévoilé par “La Libre” sur son site internet, l’avis préconise de réduire la progressivité de l’impôt en gardant trois tranches d’imposition afin d’aider les bas et moyens revenus. Le coût de 5,7 milliards d’euros serait compensé par une série de mesures dont certaines passent mal au PS comme la suppression des chèques-repas, l’augmentation de la TVA d’1% ou encore la taxation des allocations familiales, de même que des économies dans les services publics. Il est également question d’une taxe environnementale ou de la suppression des régimes préférentiels d’épargne-pension.

“La réforme fiscale ne peut être le véhicule d’une politique d’austérité. Ce que l’on lit ici est imbuvable. Augmenter la TVA d’1% alors qu’on est en période inflatoire et que les gens souffrent de la vie chère, s’en prendre aux chèques-repas, sur lesquels il y a des choses à dire mais qui sont un complément important pour les bas et moyens revenus, taxer les allocations familiales alors qu’elles permettent à des familles qui n’ont pas beaucoup de nouer les deux bouts, faire des économies dans les services publics alors qu’il nous faut refinancer la santé, la justice, l’Intérieur… Les membres du CSF vivent-ils sur une autre planète? ” a souligné M. Laaouej.

Les socialistes pointent les mesures absentes de la note, en particulier la taxation des revenus du capital et un impôt sur le patrimoine. “C’est une note cauchemardesque pour ceux qui, comme nous, défendent la justice fiscale qui vise à faire reposer la charge la plus importante sur ceux qui ont les épaules les plus larges”, a ajouté le chef de groupe.

Le PS s’étonne aussi de la remise de cet avis alors que le mandat actuel du CSF expire sous peu. “Quelle est encore sa légitimité alors qu’il doit être renouvelé dans quelques mois? Son rôle est de conseiller le ministre des Finances, pas de lui servir une mauvaise soupe idéologique d’austérité”, a encore dit M. Laaouej.

Partner Content