Le prix de l’énergie a crû deux fois plus vite en Belgique que dans les pays voisins
Les prix des produits énergétiques ont connu une envolée générale en Europe en 2021 mais ils ont progressé en moyenne deux fois plus rapidement en Belgique que dans les pays voisins, ressort-il vendredi du rapport annuel de l’Observatoire des prix du SPF Économie.
Ainsi, les prix de l’énergie à un an d’écart ont augmenté de 22,4% en moyenne en 2021 en Belgique, contre 10,9% en moyenne dans les pays voisins. Dans le détail, l’inflation des produits énergétiques sur un an a atteint 10,1% en Allemagne, 10,6% en France et 17,3% aux Pays-Bas.
Cette différence est due, selon l’Observatoire, à la forte chute des prix des matières premières énergétiques au second trimestre 2020 suivie de leur forte remontée en 2021. Mais aussi par des spécificités belges. Ainsi, l’Observatoire avance que la hausse ou la baisse des prix de gros se répercute plus rapidement sur la facture belge d’électricité et gaz car la Belgique compte davantage de contrats à prix variables. Dans les pays voisins, les contrats fixes sont majoritairement proposés. En outre, la composante variable, soit la composante énergétique, a davantage de poids dans la facture de gaz et dans les prix des combustibles liquides en Belgique, “en raison du faible niveau des taxes et, pour le gaz, des tarifs de réseaux plus bas”, ajoute l’Observatoire. Les prix de l’énergie réagissent dès lors plus rapidement aux évolutions des prix des matières premières.
Cette inflation énergétique a poussé l’inflation totale en 2021 à son plus niveau le plus élevé depuis dix ans, à 3,2% selon l’indice des prix à la consommation harmonisé, indique l’Observatoire. Deux tiers de l’inflation totale l’an dernier sont dus à l’inflation énergétique. C’est surtout le gaz qui est parti à la hausse, atteignant même une inflation de 94,5% au dernier trimestre de l’année. Le prix de l’électricité a augmenté de 16,2% en moyenne en 2021. Le cours moyen du pétrole en euro a, lui, crû de 63,7%, ce qui a fait augmenter les prix des carburants sur un an de 15,2% et du mazout de chauffage de 36,4% en moyenne.
En 2020, les prix de l’énergie avaient pourtant chuté (-11%) en raison des confinements imposés pour tenter d’endiguer la pandémie de coronavirus.
En comparaison avec les pays voisins, l’inflation des produits alimentaires et des biens industriels non énergétiques était moins élevée en Belgique l’an dernier et celle des services était similaire, ajoute encore l’Observatoire.