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Le grand retour du risque politique en Bourse…

L’élection américaine aujourd’hui, et hier, le vote pour le Brexit montrent que le risque politique a fait son grand retour en économie. Les Bourses l’avaient ignoré pendant des années, mais maintenant il revient et par la grande porte…

Les élections américaines n’ont jamais été aussi regardées par le monde entier. Tout le monde était rivé, ce matin, à son poste de télévision ou de radio pour savoir si Donald Trump allait terrasser sa concurrente Hillary Clinton.

Les Bourses n’ont pas attendu les résultats définitifs de ce mercredi matin, elles ont plongé comme un seul homme durant la nuit du mardi au mercredi au fur et à mesure que Trump gagnait des points. En fait, en Bourse, le risque politique a fait son grand retour. Pendant des années, les experts nous ont expliqué que c’était l’économie qui dirigeait tout et que la politique n’avait qu’à se plier à ses exigences. Et de fait, pendant des années, en Bourse du moins, l’impact politique était jugé négligeable mais tout a changé depuis la faillite de la banque américaine Lehman Brothers.

Depuis cette date, les marchés financiers ont compris – enfin – que le risque politique n’était pas un vain mot. Ils l’ont compris quand les finances publiques ont dérapé en Europe et notamment durant la crise grecque ; les marchés financiers ont vécu pendant des mois au gré des sommets européens dits de la dernière chance.

Les Bourses tremblent et les épargnants ont peur, d’autant qu’avec Trump, nous sommes dans un scenario Brexit XXL.

Ensuite, ce sont les enjeux géopolitiques qui ont refait surface avec les remous liés au printemps arabe et ses conséquences sur la Syrie notamment. Puis, il y a eu les tensions avec la Russie sur l’Ukraine, et quand ce ne sont pas des tensions aux antipodes, c’est un pays voisin comme la Grande-Bretagne qui joue à nous faire peur avec le Brexit… Que n’a-t-on dit sur une catastrophe économique en cas de Brexit ! Et que constatent aujourd’hui les citoyens britanniques ? C’est que la catastrophe n’a pas eu lieu. Mais en attendant les Bourses ont vacillé pendant plusieurs jours avant d’effacer les pertes enregistrées.

De ce côté-ci de la Manche, les risques politiques ont également fait leur retour, quand ce n’est pas l’absence d’un gouvernement espagnol qui fait peur, c’est alors le référendum italien qui suscite des questions. Aujourd’hui, c’est l’arrivée de Trump qui peut être considérée comme un Brexit XXL et demain ce seront les élections françaises et allemandes qui secoueront les esprits et les Bourses.

Oui, décidément, le risque politique est revenu par la grande porte en Bourse, et il fait du bruit, et bien entendu beaucoup de peur. Je m’en voudrais de terminer cette chronique sans citer l’immense philosophe Karl Popper : il disait que la principale vertu de la démocratie n’était pas de sélectionner les meilleurs dirigeants, mais de garantir leur départ à une date connue d’avance. Voilà qui mettra du baume au coeur de certains

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