Le gouvernement wallon adopte le Plan Marshall 4.0

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Le gouvernement wallon a approuvé jeudi le Plan Marshall 4.0, troisième mouture du programme de redéploiement économique de la Wallonie lancé il y a dix ans. Il a décidé d’y consacrer 2,9 milliards d’euros autour de cinq axes au cours de la période 2015-2019.

Le qualificatif 4.0 correspond à la volonté de l’exécutif d’inscrire la Région dans la révolution numérique. L’équipe Magnette poursuit la volonté de ses prédécesseurs de réindustrialiser la Wallonie. L’emploi industriel représente 13% de l’emploi wallon, contre 20% en Allemagne mais seulement 10% en France et 8,5% en Grande-Bretagne.

Le nouveau plan entend recentrer les actions et renforcer les collaborations avec la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le premier axe visera la formation et l’enseignement. Le gouvernement entend ainsi amplifier la formation en alternance, qui ne représente que 5% en Wallonie contre 20% en Allemagne. La connaissance des langues étrangères et le renouvellement de l’équipement des centres de formation seront aussi privilégiés. Au total, 304,5 millions d’euros y seront consacrés.

L’axe 2 recevra 850 millions d’euros pour la politique économique et industrielle qui soutiendra l’innovation et veut à ce titre renouveler la stratégie des pôles de compétitivité ou réformer la recherche en vue d’une “spécialisation intelligente”. Un accent particulier est mis sur la valorisation de la recherche dans le cadre des pôles. Le soutien à l’internationalisation des PME sera accru de même que le rôle des grandes entreprises dans la réindustrialisation.

L’axe 3, qui repose sur la mobilisation du territoire, reçoit 374 millions d’euros. Le gouvernement veut notamment optimaliser l’équipement et l’accessibilité des zones d’activité économique dans le cadre des “routes de l’emploi” qui viseront aussi les centres hospitaliers. En prenant tous les crédits disponibles, cette politique recevra 440 millions d’euros. Les ports autonomes seront davantage soutenus. Un droit de préemption régional sera en outre instauré pour les terrains à potentiel portuaire ou routier.

“Les zones d’activité économique doivent se mettre au goût du 4.0”, a souligné le ministre des Travaux publics, Maxime Prévot.

Dans le domaine agricole, les ateliers de travail partagés seront mis à l’honneur ainsi que les halls-relais en vue d’une activité accrue de transformation des produits.

L’axe 4 se voit gratifier d’1,1 milliard d’euros dans un cadre d'”économie circulaire”, visant le développement des énergies renouvelables, le soutien aux entreprises pour maîtriser les coûts de l’énergie et un recentrage de l’Alliance Emploi-Environnement sur la rénovation du bâti. Les PME pourront avoir accès à des accords de branche simplifiés pour les aider à réduire leur consommation. Une priorité sera aussi donnée à l’utilisation d’anciens sites d’activité.

L’axe 5 a une portée plus transversale puisqu’il vise l’élaboration d’un plan de transition numérique, une administration 4.0 ou encore une vision des villes en tant que “smart cities”. Le gouvernement y consacrera 244,8 millions.

“Dans le domaine numérique, la Wallonie n’est ni en retard, ni en avance. On veut se placer en tête de peloton. Cet axe est transversal et doit contribuer à une révolution culturelle en Wallonie. Cela doit devenir un mot d’ordre général: se saisir de l’innovation numérique”, a expliqué le ministre-président Paul Magnette.

“Certains le voient comme une menace pour l’emploi. Il faut au contraire le saisir comme une opportunité de modifier les pôles de l’emploi”, a fait remarquer le ministre de l’Économie, Jean-Claude Marcourt.

Le budget du Plan Marshall sera “sanctuarisé”, a assuré le ministre-président. Des 2,9 milliards d’euros, 468 millions seront issus du financement alternatif. Cette somme s’ajoute aux moyens tirés des fonds européens.

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