La Suisse compte plus de millionnaires que de bénéficiaires de l’aide sociale

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Il y a plus de millionnaires que de bénéficiaires de l’aide publique en Suisse. Cette mise en perspective est faite vendredi dans le quotidien “Le Temps” par le coprésident de la Conférence suisse des institutions d’action sociale (CSIAS), Felix Wolffers.

“En Suisse, 330.000 millionnaires côtoient 250.000 bénéficiaires de l’aide sociale. Or, le nombre de riches progresse comme celui des pauvres, là est le problème”, affirme dans une interview au “Temps” M. Wolffers, qui copréside la CSIAS depuis le printemps dernier avec l’ex-conseillère nationale et membre de l’exécutif de la Ville de Berne Therese Frösch (Verts).

La CSIAS a récemment face à une fronde de plusieurs communes alémaniques. Certaines d’entre elles ont démissionné. Leurs autorités estimaient que la conférence, chargée d’émettre des recommandations relatives au calcul du montant de l’aide sociale, ne défendait que les intérêts des personnes en bénéficiant.

Il semble à M. Wolffers que le débat sur l’aide sociale est davantage politisé en Suisse alémanique. Le fait que les communes y soient responsables des prestations rend le débat plus vif, ce qui n’est pas le cas en Suisse romande, où le canton est souvent maître à bord, analyse-t-il.

Au lieu d’accuser l’aide sociale, le politique devrait plutôt s’occuper des causes qui y amènent les gens. Les services sociaux héritent en effet des problèmes non résolus de la société en général. Et le coprésident de la CSIAS d’appeler les politiques à faire des propositions pour enrayer la diffusion de la pauvreté.

Quant au problème de crédibilité de la Conférence, son coprésident affirme qu'”il est fondamental de susciter un débat public et critique, y compris avec ceux qui nous critiquent et le camp bourgeois”. Et M. Wolffers d’annoncer avoir lancé deux études qui serviront de base à une révision des normes dès la fin de cette année.

Pour l’heure en Suisse, les coûts de l’aide sociale ne représentent que 2% de la totalité des dépenses du système de sécurité sociale, soit 2,8 milliards de francs (2,31 milliards d’euros), précise M. Wolffers. Par comparaison, le montant des subsides pour les primes maladie ont atteint près de 4 milliards en 2012, relève-t-il.

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