“La plus antisociale des mesures de Di Rupo Ier !”

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La dégressivité des allocations de chômage ne cesse d’énerver les représentants des travailleurs. Trois syndicats dénoncent ensemble la mesure “la plus antisociale” de l’accord gouvernemental. Et réclament des efforts dans le chef des entreprises.

A partir du 1er novembre 2012, les allocations de chômage diminueront progressivement. Cette mesure est “la plus antisociale” de l’accord gouvernemental, dénoncent les trois organisations syndicales qui signaient vendredi un communiqué commun (CGSLB, CSC, FGTB). Pour résumer, les allocations de chômage des chefs de ménage diminueront (par phases) de 12 %, celles des isolés de 17,5 % et celles des cohabitants, de 40 %.


Les trois syndicats réaffirment “leur opposition à toute dégressivité des allocations de chômage”. Certes, “grâce à la concertation sociale et aux négociations menées au sein du comité de gestion de l’Onem, il a été possible d’adoucir certains aspects des mesures initiales. Ainsi, celles-ci ne s’appliqueront pas à des personnes ayant une carrière de 20 ans, qui ont 55 ans ou une incapacité de travail de minimum 33 %.”


Néanmoins, “de plus en plus de personnes se retrouveront dans la pauvreté. Au bout d’un certain laps de temps, ces allocations seront inférieures à la norme de pauvreté européenne (de 31 % pour les chefs de ménage et de 12 % pour les isolés) alors que la Belgique s’est engagée vis-à-vis de l’Europe à réduire, d’ici 2020, de 380.000 le nombre de personnes menacées de pauvreté. C’est inacceptable !”


Syndicats : “Les entreprises, qui n’arrêtent pas de se plaindre des pénuries sur le marché de l’emploi, doivent également faire des efforts”


Les syndicats constatent que “ces mesures visent une diminution, voire une suppression des allocations, et un renforcement du contrôle, alors que l’objectif était de lier d’éventuelles mesures à une collaboration renforcée avec les Régions et les Communautés dans le but d’améliorer l’accompagnement, la formation, l’expérience professionnelle”. Pour le front commun syndical, il n’est pas question de diminuer les allocations de chômage des chômeurs “d’autant qu’on ne leur propose pas d’emploi de qualité”.


La demande syndicale faite à tous les pouvoirs publics est dès lors, “plus que jamais, d’augmenter les investissements en matière d’accompagnement, de formation et d’expérience professionnelle (une étude récente de l’Onem montre d’ailleurs à nouveau que les sanctions engendrent principalement une augmentation du nombre de personnes qui émargent aux CPAS)”.


Quant aux entreprises, elles sont appelées à “faire des efforts et être mises devant leurs responsabilités. En adaptant par exemple leurs exigences de recrutement et leurs procédures de sélection au potentiel disponible, en particulier aux peu qualifiés, aux travailleurs plus âgés, aux allochtones et aux chômeurs dont la capacité de travail est réduite.”


Trends.be

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