La Hongrie garde sa Banque centrale dépendante du pouvoir

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Le Premier ministre hongrois refuse de modifier sa loi visant à rendre la Banque centrale dépendante du pouvoir, au mépris des appels de l’UE et du FMI à le faire. Il s’expose à au non-versement d’un prêt vital pour le pays alors que l’agence Fitch vient de dégrader à nouveau sa note souveraine.

Le Premier ministre conservateur hongrois, Viktor Orban, défiant l’Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI), refuse de modifier la loi controversée réformant la Banque centrale malgré la faiblesse record de la devise nationale, le forint. “Il existe un désaccord entre la Hongrie et la Commission européenne sur la Banque centrale, que nous allons régler selon les us et coutumes en vigueur au sein de l’Union européenne”, a-t-il déclaré ce vendredi, sans plus de précision, au cours d’une conférence de presse au Parlement et alors que l’agence Fitch vient d’abaisser la note du pays en catégorie spéculative.

Cette conférence de presse faisait suite à une réunion, imprévue, avec le ministre de l’Economie, György Matolcsy, le négociateur hongrois avec l’UE et le FMI, Tamas Fellegi, et le président de la Banque centrale, Andras Simor, pourtant en conflit ouvert avec Viktor Orban. Seuls des journalistes hongrois de médias proches du parti au pouvoir, le Fidesz, avaient été invités, à l’exclusion des autres, notamment de la presse internationale.

“La loi en question garantit d’une manière très claire l’indépendance de la Banque centrale, qui gère d’ailleurs seule ses réserves en devises étrangères”, a affirmé le chef du gouvernement. Viktor Orban répondait indirectement aux rumeurs circulant à Budapest sur une volonté du gouvernement d’utiliser ces réserves, de quelque 35 milliards d’euros, si les négociations sur un crédit de 15 à 20 milliards d’euros avec le FMI et l’UE devaient échouer.

L’UE et le FMI, après avoir suspendu des discussions informelles à la mi-décembre en raison de la réforme de la Banque centrale (MNB), ont fixé comme conditions à la reprise des négociations que le gouvernement retire cette loi et une autre, sur “la stabilité financière”, qui fixe dans la Constitution le taux de l’impôt sur les salaires. Nonobstant ce contexte, Viktor Orban a répété vendredi que la Hongrie désirait un accord le plus rapidement possible.

Le 11 janvier, au cours d’une rencontre informelle, le négociateur hongrois, Tamas Fellegi, rencontrera à Washington la directrice générale du FMI, la Française Christine Lagarde. Les différentes instances européennes reprochent également à Viktor Orban une loi sur les médias jugée “liberticide” par ses détracteurs, une réforme controversée du système judiciaire et de la nouvelle Constitution, qui limite les pouvoirs de la Cour constitutionnelle et, d’une manière générale, les contre-poids au pouvoir exécutif dans une démocratie.

Le 11 janvier, “la question hongroise” sera à l’agenda du “collège” des commissaires européens à Bruxelles.Lors de la crise financière de 2008-2009, la Hongrie avait été sauvée d’une banqueroute uniquement grâce à un crédit de 20 milliards d’euros de l’UE, du FMI et de la Banque mondiale.Les inquiétudes sur le déblocage du nouveau plan d’aide ont fait chuter la devise hongroise. Le forint, est tombé à un plus bas niveau historique à 324 HUF pour un euro jeudi.

Trends.be, avec Lexpansion.com

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