La Grèce, pays le plus risqué du monde
Au taux actuel des CDS grecs, un investisseur devra débourser plus que le montant de la dette qu’il détient pour l’assurer sur cinq ans. Du jamais vu, qui fait de la Grèce le pays le plus risqué du monde en la matière, loin devant le Venezuela.
Le coût des contrats d’assurance contre le non-remboursement de la dette (CDS) de la Grèce a de nouveau bondi jeudi, pour atteindre un niveau jamais vu, qui en fait le pays le plus risqué au monde au regard du marché des produits financiers dérivés.
Les CDS de la Grèce s’affichaient à 2.072 points de base, selon le spécialiste des données du marché de gré à gré CMA, filiale de la Bourse de Chicago, le CME. Cela signifie que, pour s’assurer contre le non-remboursement de 10 millions de dollars (base du contrat en général) de dette grecque à un horizon de 5 ans, un créancier devra payer 2,07 millions de dollars par an d’ici à l’échéance.
Concrètement, un investisseur devra donc débourser plus que le montant de la dette qu’il détient pour l’assurer sur 5 ans.
Selon l’indicateur du CMA, le niveau du CDS signifie que les investisseurs considèrent que la Grèce a une probabilité de 78,9 % de faire défaut avant le dénouement du CDS, soit dans 5 ans. En deux jours, les CDS de la Grèce ont pris près de 500 points de base.
A titre de comparaison, le pays considéré comme le plus risqué après la Grèce est le Venezuela, dont les CDS cotaient jeudi 1.131 points seulement, correspondant à une probabilité de défaut à 5 ans de 54,5 %, au regard des investisseurs. A l’autre bout du spectre, le CDS de l’Allemagne se situait jeudi à 42,3 points de base.
Le FMI conditionne son aide à la Grèce à l’adoption des mesures promises
Le Fonds monétaire international a indiqué jeudi qu’il conditionnait la poursuite de son aide à la Grèce à l’adoption des mesures de politique économique promises par le gouvernement d’Athènes. “Nous nous tenons prêts à poursuivre notre soutien à la Grèce, qui est sujet à l’adoption des réformes de politique économique convenues avec les autorités grecques”, a ainsi indiqué l’institution de Washington dans un communiqué.
Au même moment, le vote par le Parlement grec d’un nouveau plan d’austérité semblait de plus en plus incertain à Athènes, le Premier ministre socialiste Georges Papandreou devant faire face à la fronde de parlementaires de son propre parti, le Pasok.
Le FMI a dit être optimiste sur l’apport des financements prévus par les partenaires européens de la Grèce : “Les discussions en vue d’assurer un financement complet du programme progressent, et nous anticipons une issue heureuse à ce sujet lors de la prochaine réunion de l’Eurogroupe.”
Les ministres des Finances de la zone euro doivent se retrouver dimanche et lundi à Luxembourg. Une réunion mensuelle est prévue également le 11 juillet à Bruxelles. Le FMI a rappelé que, pour débloquer la cinquième tranche du prêt de 30 milliards d’euros qu’il a accordé à la Grèce en mai 2010, il aurait besoin de l’aval de son conseil d’administration.
Trends.be, avec Belga
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