La croissance “modérée et graduelle” devrait permettre la création de 94.000 emplois en 3 ans

JAN SMETS succède à Luc Coene à la tête de la BNB. © © BELGAIMAGE

La Belgique a renoué avec la croissance ces derniers trimestres, à l’instar de la zone euro, mais cette croissance “reprend force modérément et graduellement”, a déclaré vendredi le nouveau gouverneur de la Banque nationale de Belgique, Jan Smets, lors de la présentation des projections économiques de printemps de la BNB.

La BNB table désormais sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de la Belgique d’1,2% cette année, pour +1,5% en 2016 et +1,7% en 2017. Ces prévisions sont légèrement plus prudentes que certaines organisations internationales, comme l’OCDE (+1,3 en 2015 et +1,8 en 2016), mais elles sont plus optimistes que les perspectives esquissées lors des précédentes prévisions d’automne de la BNB.

Alors que la croissance belge était supérieure à la moyenne de la zone euro lors de la crise, la situation s’inverse puisque la croissance du PIB de l’eurozone est attendue à 1,5% cette année avant 1,9% en 2016.

Si la situation économique s’améliore tant en Belgique que chez ses voisins, c’est notamment grâce à la forte baisse du prix du pétrole, qui libère du pouvoir d’achat, ce qui stimule la demande intérieure, et à la dépréciation de l’euro, qui renforce quant à elle la compétitivité de la Belgique et de la zone euro et stimule les exportations. “La politique monétaire de la Banque centrale européenne a également eu un impact déjà très important d’encouragement de notre croissance”, a souligné Jan Smets. La BCE s’est lancée dans un vaste plan de rachat d’actifs de dettes publiques et privées qui doit permettre d’injecter plus de 1.100 milliards d’euros dans l’économie de la zone euro.

Les prévisions de la BNB tablent par ailleurs sur un redressement de l’inflation en Belgique, encore négative il y a quelques mois et qui devrait atteindre 1,5% en 2016 et 2017 et 0,6% cette année.

94.000 créations de postes entre 2015 et 2017

La reprise économique, bien réelle quoique graduelle, va permettre la création au cours des années 2015, 2016 et 2017 d’un total de quelque 94.000 postes de travail supplémentaires, prévoit la BNB.

Plus de la moitié de ces créations d’emplois, soit 48.000, sont attendues dans des branches de l’économie belge sensibles à la conjoncture, a souligné le nouveau gouverneur de la BNB, Jan Smets, vendredi au cours d’une conférence de presse, évoquant une évolution “intéressante”. Quelque 10.000 emplois seraient par contre perdus au cours de la période dans l’administration publique et l’éducation.

Dans le détail, les créations d’emplois devraient se chiffrer à 23.900 cette année, 30.600 en 2016 et 39.500 en 2017.

Parallèlement, le chômage reculera pour passer de 8,5% en 2015 (taux harmonisé) à 8,3% en 2016 et 7,9% en 2017.

Encore 4 milliards d’euros à trouver d’ici 2017

Le respect par la Belgique de sa trajectoire budgétaire, qui prévoit un retour à l’équilibre en 2018, nécessitera des efforts d’économies supplémentaires équivalant à 1% du PIB, soit quelque 4 milliards d’euros, à l’horizon 2017, a encore indiqué le nouveau gouverneur de la Banque nationale.

La BNB table sur un déficit public de 2,7% du PIB cette année. A politiques inchangées, ce déficit serait ensuite ramené à 2,4% du PIB en 2016 et 2% en 2017. Or, la trajectoire budgétaire assignée à la Belgique dans le cadre du Programme de stabilité prévoit un déficit public de 2,5% en 2015, 2% en 2016 et 1% en 2017.

Pour respecter cette trajectoire, “à l’horizon 2017 et en termes cumulés, il faut 1% du PIB de rendement de mesures supplémentaires, soit quelque 4 milliards d’euros”, a expliqué Jan Smets, ajoutant qu'”il faudrait déjà pouvoir réaliser 1,5 milliard d’euros de ces 4 milliards en 2016″.

Pour le gouverneur de la Banque nationale, ces efforts supplémentaires ne seront “pas faciles à combiner” avec un tax shift. “Un euro, on ne peut le dépenser qu’une seule fois. Ou bien il sert à réduire les charges ou bien à réduire les déficits”, a-t-il relevé, estimant toutefois que la réalisation de ce glissement de la fiscalité, souhaitable, n’était “pas impossible”. “On peut aussi raisonner en termes graduels pour le tax shift”, a-t-il suggéré.

Dans le détail, la BNB s’attend à ce que le solde primaire -c’est-à-dire le solde budgétaire hors charges d’intérêt- devienne positif cette année (0,1% du PIB) alors qu’il était de -0,2% du PIB en 2014. A politiques inchangées, ce solde primaire atteindrait 0,2% du PIB en 2016 et 0,4% en 2017.

Les charges d’intérêts se monteraient quant à elles à 2,7% du PIB en 2015 avant de se réduire à 2,5 et 2,3% du PIB lors des deux années suivantes.

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