La Chine promet qu’il n’y aura “pas d’atterrissage brutal” de l’économie

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En dépit d’un vif ralentissement, l’économie chinoise ne connaîtra pas d'”atterrissage brutal”, a assuré mercredi le Premier ministre Li Keqiang, qui a promis d’intensifier les réformes structurelles, notamment en coupant dans les surcapacités industrielles des groupes étatiques.

“L’économie en Chine est faite de difficultés et d’espoirs mêlés. Mais fondamentalement, les espoirs dépassent de loin les difficultés”, a lancé le dirigeant à l’occasion d’une conférence de presse clôturant la session annuelle du Parlement chinois.

Alors que la croissance chinoise a glissé l’an dernier à 6,9%, au plus bas depuis un quart de siècle, le gouvernement “possède des outils de régulation innovants” pour stimuler l’activité économique au cas où celle-ci s’essoufflerait trop violemment, a-t-il insisté.

“Tant que nous persistons dans les réformes (structurelles) et l’ouverture, l’économie chinoise ne connaîtra pas d’atterrissage brutal”, a ajouté Li, en référence au scénario-catastrophe d’un effondrement de la deuxième économie mondiale.

Pékin est engagé dans un délicat rééquilibrage de son modèle de croissance vers les services, les nouvelles technologies et la consommation intérieure.

Mais la transition se fait dans la douleur, et le secteur industriel (de l’acier au ciment en passant par la chimie) souffre de colossales surcapacités face à une demande terne: les exportations s’effondrent et les investissements immobiliers stagnent, marquant l’effritement de deux piliers traditionnels du PIB chinois.

“Le gouvernement contrôle des activités dont il ne devrait pas s’occuper et qui plombent la productivité du pays”, a reconnu Li Keqiang, en évoquant les puissantes entreprises d’Etat qui dominent le secteur industriel, mastodontes gérés de manière peu rentable.

Pour autant, la restructuration de ces grands groupes et la réduction des surcapacités se poursuivra sans “vague de licenciements” de masse, a souligné le Premier ministre.

Le gouvernement avait cependant récemment indiqué qu’il anticipait la disparition d’environ 1,8 million d’emplois dans les secteurs du charbon et de l’acier.

Mais “réformes et développement ne sont pas incompatibles”, a martelé le Premier ministre, assurant que le géant asiatique n’en est qu’au début d’un processus d’urbanisation et de transformation, qui verra émerger de nouveaux moteurs de croissance.

En multipliant les rabais fiscaux et en réduisant significativement les procédures administratives — entres autres mesures –, Pékin entend ainsi favoriser “l’innovation” et “l’entreprenariat”.

Li Keqiang s’est par ailleurs voulu rassurant sur la solidité des marchés boursiers — en proie depuis l’été dernier à de vives turbulences –, ainsi que sur l’inquiétante montée des créances douteuses au sein des établissements bancaires, confrontés à des risques accrus de défauts de paiement.

“Le haut niveau d’endettement des entreprises n’est pas un problème nouveau (…) et le niveau d’épargne des ménages est également très élevé”, a tempéré M. Li. Des “mécanismes comme l’émission d’actions pour remplacer des créances existantes” pourraient être adoptés, a-t-il suggéré.

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