La Belgique a encore régressé en matière de lutte contre les changements climatiques

Le réchauffement climatique se soldera par une chute des rendements agricoles, notamment pour le continent africain et les pays les plus proches de l'équateur.

La Belgique a encore régressé dans un classement des performances d’une soixantaine de pays en matière de lutte contre les changements climatiques, dressé chaque année par des ONG environnementales. Notre pays occupe la 40e place (-5) du “Climate Change Performance Index 2021”, après avoir déjà reculé de quatre rangs l’an dernier, et apparaît comme l’un des plus mauvais élèves d’Europe de l’Ouest.

Cet indice est publié annuellement depuis 2005 lors des conférences climat de l’Onu -mais la COP26 de Glasgow a été reportée d’un an pour cause de pandémie- par les ONG Germanwatch, the NewClimate Institute et the Climate Action Network. Il est établi avec le concours de 400 experts énergétiques et climatiques, dont une bonne part sont membres d’ONG environnementales.

L’outil, qui se présente comme indépendant, analyse les politiques de 57 pays et de l’Union européenne, lesquels représentent plus de 90% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, à l’aune de 14 critères répartis en quatre catégories: les émissions de gaz à effet de serre (40% du score total attribué), le recours aux énergies renouvelables (20% du score), l’efficacité énergétique (20%) et la politique climatique (20%). La Belgique se voit désormais affubler d’une note “basse” pour ce qui concerne ses émissions de gaz à effet de serre mais aussi pour sa production d’énergies renouvelables, son efficacité énergétique et sa politique climatique.

Le top 3 laissé vacant

Sans surprise, la note générale pour notre pays est donc “basse” et n’est pas jugée en adéquation avec les objectifs de l’accord de Paris de contenir le réchauffement bien en-deça de 2°C et si possible à 1,5°C. “L’absence de réduction d’émission sur plusieurs années pénalise particulièrement la Belgique dans le classement, et signe l’absence d’effet des politiques climatiques dans notre pays ces dernières années”, commente Noé Lecocq, expert climat à Inter-Environnement Wallonie. “Le rôle du gouvernement fédéral et des Régions est de piloter une réduction structurelle des émissions, et non pas laisser celles-ci évoluer au rythme d’événements extérieurs, comme la croissance ou le recul conjoncturel de l’activité économique”, estime encore Inter-Environnement Wallonie, qui demande que les prochaines politiques de relance post-Covid réduisent “structurellement” les activités polluantes et enclenchent “une transition résolue vers un modèle décarboné, résilient et durable”.

Comme les autres années, les trois premières places du classement sont laissées vacantes, aucun pays ne menant une politique climatique jugée suffisamment ambitieuse au regard des objectifs de Paris, selon les auteurs du comparatif. La quatrième place, qui consacre donc le pays le plus méritant du classement, revient à nouveau, à la Suède, qui devance cette année le Royaume-Uni, qui dépasse le Danemark (désormais sixième au classement) et le Maroc (7e). Avec sa 40e place au “Climate Change Performance Index 2021”, la Belgique est l’un des pays les moins bien classés d’Europe occidentale, l’Allemagne étant 19e, la France 23e et les Pays-Bas 29e.

Comme l’année dernière, les deux dernières places sont occupées par l’Arabie saoudite (60e) et les Etats-Unis (61e), dont les performances en matière de lutte contre les changements climatiques sont jugées “très basses”. C’est le cas aussi de plusieurs pays d’Europe de l’Est comme la Pologne (48e) ou la Hongrie (50e). L’Union européenne prise sans son ensemble se trouve à la 16e place, devancée par l’Inde (10e) et la Suisse (14e) mais loin devant le Brésil (25e), la Chine (33e), le Japon (45e) ou la Russie (52e).

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