La BCE “n’hésitera pas” à agir en mars si elle le juge nécessaire

Mario Draghi © Reuters

La Banque centrale européenne (BCE) “n’hésitera pas” à agir lors de la prochaine réunion de son conseil des gouverneurs, le 10 mars, en cas d’augmentation des risques pour la stabilité des prix, a déclaré lundi son président Mario Draghi.

Lors de cette réunion, “nous n’hésiterons pas à agir” si les gouverneurs de l’institution le jugent nécessaire, a fait savoir M. Draghi lors d’un discours devant la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen. Les délibérations du conseil, composé de six directeurs et des 19 présidents des banques centrales nationales de la zone euro, “seront focalisées sur deux aspects”, a précisé le banquier central. Premièrement, la BCE se penchera sur les conséquences de la chute des prix du pétrole et des matières premières sur l’inflation et sur l’évolution des salaires au sein du bloc monétaire. L’institution étudiera également l’impact des récentes turbulences financières, associées à une vague d’inquiétudes pour la solidité du secteur bancaire européen, sur l’efficacité de sa politique monétaire. La transmission de cette politique à l’économie réelle est assurée entre autres par le biais des prêts accordés par les banques au secteur privé.

La BCE pourrait décider d’étendre encore davantage son soutien à l’économie de la zone euro “si l’un de ces deux facteurs se traduit par une augmentation des risques pour la stabilité des prix”, a déclaré M. Draghi, qui avait déjà promis fin janvier que la banque centrale réétudierait l’état de sa politique monétaire à l’occasion de la prochaine réunion de son conseil des gouverneurs, le 10 mars. Confronté à une inflation toujours faible en zone euro, la banque centrale avait déjà décidé début décembre de prolonger de six mois son programme de rachat de dettes lancé en mars 2015, le “QE”, et d’abaisser l’un des taux directeurs. En janvier, les prix à la consommation ont progressé de 0,4% sur un an en zone euro, contre 0,2% en décembre, un niveau très éloigné de l’objectif d’un peu moins de 2% de la BCE. Surtout, l’inflation menace de rechuter en territoire négatif, lestée par l’inexorable recul des prix du pétrole depuis plusieurs mois.

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