L’UE va créer une entité pour continuer à commercer avec l’Iran

Federica Mogherini © REUTERS

Les Européens vont créer une entité spécifique pour pouvoir continuer à commercer avec l’Iran, notamment pour l’achat de pétrole, et échapper ainsi aux sanctions américaines, a annoncé lundi soir à l’ONU la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne.

“Concrètement, les Etats membres de l’Union européenne vont instaurer une entité légale pour faciliter les transactions financières légitimes avec l’Iran”, a déclaré Federica Mogherini à l’issue d’une réunion consacrée à la sauvegarde de l’accord nucléaire iranien de 2015 après la sortie fracassante des Etats-Unis de ce texte en mai. “Cela permettra aux compagnies européennes de continuer à commercer avec l’Iran conformément au droit européen et pourrait être ouvert à d’autres partenaires dans le monde”, a-t-elle ajouté dans une déclaration lue conjointement avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif.

Les représentants des six pays signataires encore membres de l’accord – France, Grande-Bretagne, Chine, Russie, Allemagne et Iran – étaient présents à cette réunion, organisée en marge de l’Assemblée générale annuelle des Nations unies. Selon des sources européennes, ce “véhicule dédié” (Special purpose vehicle – SPV) pourrait agir comme une bourse d’échanges ou un système de troc sophistiqué permettant aux entreprises concernées d’échapper aux sanctions américaines.

Le président américain Donald Trump s’est retiré en mai de l’accord international sur le nucléaire iranien, censé empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique et le sortir parallèlement de son isolement économique grâce à une levée des sanctions qui l’étranglaient. Washington a rétabli depuis une série de lourdes sanctions visant aussi les entreprises ou pays étrangers qui continueraient de faire affaire avec Téhéran. Sous la menace, nombre de grands groupes (Total, Daimler..) très engagés aux Etats-Unis ont depuis cessé toute activité avec l’Iran par craintes de représailles américaines.

Le 4 novembre, une nouvelle vague de sanctions frappera directement les exportations de pétrole iraniennes et les opérations bancaires avec ce pays qui va se retrouver de facto déconnecté des circuits financiers internationaux.

Les nouveaux canaux de paiement doivent “rassurer les acteurs économiques qui ont un commerce légitime avec l’Iran”, a souligné devant la presse Federica Mogherini. Il s’agit de préserver les bénéfices économiques attendus par l’Iran en échange de son maintien dans l’accord et de son renoncement à un programme nucléaire militaire, a-t-elle expliqué en substance.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content