L’introduction d’une consigne sur les canettes revient au centre du débat en Wallonie

Le consignement des canettes, en Wallonie, c’est un peu comme l’Arlésienne: on en parle depuis des années sans jamais rien voir venir. La situation pourrait toutefois évoluer, la ministre régionale de l’Environnement Céline Tellier (Ecolo) estimant, dans un courrier envoyé aux bourgmestres wallons, qu’on arrive désormais “à un moment charnière” du débat.

Mardi, elle présentera en commission du parlement wallon le rapport d’évaluation du projet de prime de retour testé dans 19 communes wallonnes depuis la fin de 2018. Pour rappel, cette prime s’élevait à 5 centimes par canette à transformer en bons d’achat de 5 euros à partir de 100 canettes. Limité aux habitants des communes concernées, le système impliquait également une inscription sur une plateforme en ligne.

Presque trois ans plus tard, le bilan est “mitigé”, rapporte ce lundi Le Soir qui a pu analyser le document établi par Be Wapp, une ASBL financée par l’organisme agréé pour la gestion des déchets d’emballages ménagers Fost + ainsi que par les fédérations sectorielles Comeos et Fevia. “Un effet léger (mais peut-être conjoncturel) sur la propreté publique, pas d’impact sur la présence de canettes dans les sacs PMC, un coût élevé pour un système complexe“, résume notamment le quotidien.

Selon le rapport que Belga a également pu consulter, les organisateurs du projet pointent une légère tendance à la baisse du nombre des canettes abandonnées dans l’espace public, en particulier le long des routes et dans les quartiers résidentiels. Mais ailleurs (quartiers commerçants, parkings et stations-service), la réduction est moins évidente et l’impact de la prime est nul aux alentours des écoles, des arrêts de transport en commun, des abords des espaces récréatifs et dans les centres des villes et villages.

Coût non négligeable

Par ailleurs, le coût du projet est loin d’être négligeable. “En analysant le coût total sans les frais liés à l’évaluation du projet-pilote, il s’élève à 791.072,40 euros, équivalent à 0,28 euro par canette ou encore 7.570 euros par tonne de canettes collectées“. A titre de comparaison, “le coût moyen de gestion des déchets sauvages en Wallonie s’élèverait à 2.763 euros/tonne. Quant au coût de gestion des PMC par Fost Plus, il s’élève à 481,03 euros/tonne”, peut-on lire dans l’évaluation.

Des constats qui ne manqueront pas d’alimenter les débats, mardi, entre les députés régionaux et Céline Tellier. Auparavant, celle-ci rencontrera les bourgmestres des communes wallonnes afin de “faire le point” sur un dossier qui arrive “à un moment charnière”, a-t-elle estimé dans l’invitation envoyée aux mandataires locaux. La réunion est prévue ce lundi après-midi à Namur.

Ma volonté est claire: je souhaite mettre en oeuvre tous les moyens opportuns pour que la situation s’améliore concrètement et rapidement sur le terrain. L’instauration d’une consigne sur les canettes et bouteilles plastiques PET est une solution qui est actuellement à l’étude pour éventuellement venir compléter la boîte à outils de mesures en faveur de la propreté publique”, leur a notamment fait savoir la ministre.

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