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‘L’étude qui prouve que tout n’est pas rose aux USA’

Les économistes disent toujours que les Etats-Unis s’en tirent mieux que nous sur le plan économique. Que si la zone euro reste engluée dans une croissance très molle, aux Etats-Unis, la reprise est là depuis quelques années et la croissance est plus forte. Preuve sans doute, à leurs yeux, qu’il faut s’inspirer des Etats-Unis…

Sauf que ces économistes oublient de dire que la reprise économique aux États-Unis est très inégalitaire, que la classe moyenne la cherche en vain dans sa vie quotidienne. Or justement, une étude très importante vient de sortir et confirme cette situation.

Aux USA, les jeunes âgés de 18 à 34 ans vivent désormais plus chez leurs parents qu’avec leur conjoint ! C’est simple, ce retour à la maison, après un siècle d’émancipation, n’était plus arrivé depuis 1880 ! Pourquoi ce retour vers les parents ? Pas à cause d’un amour filial soudain et irrépressible, mais bien parce que les Américains se marient plus tard. Il y a donc plus de célibataires, et ce groupe est plus à même de vivre chez ses parents.

Et puis, il y a une autre raison qui est évidemment d’ordre économique. La baisse du taux d’emploi des jeunes ne permet plus à ceux-ci de quitter le domicile familial. Nous sommes donc loin de l’esprit de ce film ‘Tanguy’ où un jeune célibataire est tellement heureux chez ses parents qu’il ne veut plus les quitter. Ici, c’est par pure obligation financière !

Ce qui est intéressant, c’est de voir qu’aux États-Unis, pays censé mieux se débrouiller que nous sur le plan économique, ce genre de statistiques démontre que la réalité n’est pas rose. Cela explique également le succès d’un candidat comme Donald Trump…

Beaucoup de jeunes Européens rêvent de partir à l’étranger, notamment aux USA, mais ils feraient bien de freiner leur ardeur…

Certes, en Europe, nous n’avons pas de leçon non plus à donner aux Américains. Les Italiens, par exemple, le savent: ceux qui connaissent bien ce pays savent qu’on surnomme “bamboccioni”, autrement dit “poupons joufflus”, cette génération de jeunes adultes incapables de subvenir à leurs besoins et obligés de rester – voire de revenir – habiter chez leurs parents. Il faut dire aussi qu’entre 20 et 40 ans, un actif italien sur trois est chômeur. Et bien entendu, ce taux de chômage a un impact sur le taux de fécondité des Italiens qui est l’un des plus faibles d’Europe.

C’est d’ailleurs assez logique, car le logement en Italie et dans des villes comme Rome est impayable. Ce qui fait dire depuis des années déjà aux économistes que le prix de l’immobilier est le meilleur des contraceptifs.

Voilà pourquoi beaucoup de jeunes Européens rêvent de partir à l’étranger, notamment aux Etats-Unis. Mais avec ce que je viens d’expliquer sur les Tanguy américains, ils devraient plutôt freiner leur ardeur.

Cette crise est en effet terrible pour les plus jeunes. Nous leur léguons le chômage, la dette publique, un climat dégradé et des pensions qui ne sont pas financées. Voilà pourquoi ils parlent d’eux-mêmes comme d’une génération sacrifiée. Difficile de leur donner tort…

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