L’Etat veut plus de pouvoir sur le budget des Régions ? “Une offense inadmissible !”

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A l’image de la Commission européenne face aux budgets des Etats membres, le gouvernement fédéral, en la personne de son ministre Vanhengel, réclame davantage de contrôle sur le budget des Régions. A ses yeux, la situation actuelle n’est “pas tenable”… André Antoine, ministre wallon du Budget, s’est indigné de ces propos – et souligne au passage qu’ils viennent “d’un membre du parti à l’origine de la crise politique que traverse actuellement notre pays”.

Guy Vanhengel, ministre (Open VLD) du Budget, veut donner au gouvernement fédéral davantage de contrôle sur les budgets des Régions, rapportent De Standaard et Het Nieuwsblad lundi. La situation actuelle n’est plus tenable, affirme le ministre, remarquant que les Régions, Communautés et communes veulent toutes mener leur propre politique sans contrôle supplémentaire.

Guy Vanhengel s’en réfère aux mesures de la Commission européenne pour garder à l’oeil plus fixement les budgets de ses Etats membres : “Nous n’avons pas en Belgique, en tant que gouvernement fédéral, le pouvoir de faire quelque chose de semblable. Pourtant, nous sommes jugés sur l’addition de tous les budgets !” Il est, à ses yeux, nécessaire de mener un grand débat sur les finances.

Réaction en Wallonie : Antoine dénonce “une offense inadmissible faite au travail rigoureux des parlementaires wallons !”

La réplique ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué de presse, André Antoine, ministre du Budget et des Finances des gouvernements wallon et de la Communauté française, s’indigne des propos de Guy Vanhengel. Et rappelle “que la spécificité du système belge, considéré comme exemplaire au niveau européen, réside précisément dans la coordination des politiques budgétaires des différentes composantes de l’Etat (Etat fédéral, Communautés, Régions et pouvoirs locaux)”.

Le ministre souligne également que “ces propos sont une offense inadmissible faite au travail rigoureux des parlementaires wallons et de la Communauté française, qui veillent scrupuleusement à la bonne utilisation des deniers publics tant à travers le vote du budget au Parlement que des nombreuses questions parlementaires posées dans le cadre de la commission du budget et des finances des parlements”.

André Antoine regrette donc les propos de Guy Vanhengel “qui fragilisent le modèle de concertation à la belge. Une attitude d’autant plus incompréhensible qu’elle émane d’un membre du parti à l’origine de la crise politique que traverse actuellement notre pays.” Bref, “Wallonie et Communauté française n’ont pas de leçon à recevoir de Guy Vanhengel”.

Réaction à Bruxelles : pour Doulkeridis, “le fédéral s’est régulièrement montré en défaut de respecter ses engagements budgétaires !”

Christos Doulkeridis, secrétaire d’Etat bruxellois et ministre-président de la Commission communautaire française en charge du Budget, s’est étonné de la sortie du ministre fédéral. Pour lui, Bruxelles s’est montrée bonne élève au niveau budgétaire malgré un sous-financement chronique.

Pour Christos Doulkeridis, la crise provoquée par le parti de Guy Vanhengel aura en outre un coût budgétaire bien réel pour le fédéral et les entités fédérées, avec l’augmentation de la prime de risque demandées par les investisseurs sur les titres de la dette belge et les emprunts des entités.

Pour lui, la première question qui se pose est celle d’un juste financement de chacune des entités, en particulier de la Région de Bruxelles-Capitale, que Guy Vanhengel défendait naguère : “C’est un peu fort de la part du ministre du Budget fédéral d’en appeler à plus de contrôle du budget des entités fédérées, alors que, jusqu’à présent, c’est le fédéral qui s’est régulièrement montré en défaut de respecter ses engagements budgétaires et qui en a appelé à la solidarité des entités fédérées pour boucher les trous par des efforts supplémentaires !”

Réaction en Flandre : Peeters rétorque que, “concernant le retour à l’équilibre budgétaire, la Flandre donne le bon exemple !”

“Ma devise est que, si chaque entité du pays présente un budget en équilibre, il n’y aura pas de problème pour la Belgique en tant que membre de l’UE”, a rétorqué Kris Peeters en réponse aux déclarations du ministre fédéral du Budget.

Le ministre-président flamand souligne que, concernant le retour à l’équilibre budgétaire, la Flandre donne le bon exemple. Si chaque entité pouvait suivre cet exemple, il n’y aurait aucun problème pour la Belgique en tant qu’Etat membre de l’Union européenne, a-t-il remarqué.

Selon Kris Peeters, le gouvernement fédéral doit de toute urgence mener un plan d’austérité. Il devrait y avoir un assainissement dans lequel des choix politiques devraient être faits et les fonds publics devraient être employés plus efficacement.

Trends.be

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