L’Asie-Pacifique adopte une “feuille de route” pour son intégration économique

© REUTERS

Les dirigeants de l’Asie-Pacifique, réunis en sommet à Pékin, ont adopté mardi une “feuille de route” pour la réalisation d’une vaste zone de libre-échange dans cette région produisant plus de la moitié de la richesse mondiale.

Le sommet “a approuvé la feuille de route pour que l’Apec (le forum de coopération économique de l’Asie-Pacifique, ndlr) promeuve et réalise la Zone de libre-échange de l’Asie-Pacifique” (FTAAP), dont Pékin est le fer de lance, a annoncé le président chinois Xi Jinping en clôturant la rencontre. Celle-ci réunissait depuis la veille les dirigeants des 21 pays et économies membres, dont le président américain Barack Obama et le Premier ministre japonais Shinzo Abe, à la tête, avec le numéro un chinois, des trois premières économies mondiales.

S’adressant ensuite à la presse, le président Xi a qualifié la décision de l’Apec d'”étape historique”, reflétant à ses yeux “la confiance et l’engagement des membres de l’Apec à promouvoir l’intégration économique régionale”. L’Apec produit 57% de la richesse de la planète et 44% des échanges commerciaux internationaux.

La FTAAP est en concurrence avec le Partenariat trans-Pacifique (TPP), un projet que Washington inscrit dans le “rééquilibrage” vers l’Asie de sa politique. La Chine voulait que le sommet s’engage clairement sur la FTAAP, projet à long terme qui englobe toute la région et inclurait les autres projets de libre-échange tel que le TPP. Le partenariat TPP exclut la Chine en l’état et ne comprend que 12 pays riverains du Pacifique, dont le Japon, le Canada, l’Australie et le Mexique. Il est considéré en Chine comme une tentative américaine d’endiguer l’influence croissante de Pékin.

Le sommet est également parvenu à “un important consensus pour promouvoir vigoureusement la coopération anticorruption”, notamment la traque des individus accusés de détournement dans leur pays, a aussi annoncé Xi Jinping, lui-même à l’origine d’une sévère campagne contre la corruption au sein du Parti communiste chinois (PCC, parti unique).

La Chine et le Japon “ont besoin l’un de l’autre” car leurs destins sont liés, a affirmé de son côté mardi le Premier ministre japonais Shinzo Abe. Lundi a eu lieu la première rencontre formelle entre Xi Jinping et Shinzo Abe, dans une ambiance glaciale, les relations entre Pékin et Tokyo étant très dégradées en raison d’un différend territorial et de vives dissensions de nature historique.

Enfin, la Maison Blanche a annoncé mardi que la Chine et les Etats-Unis s’étaient “entendus” pour une levée des droits de douane sur une vaste gamme de produits dans les technologies de l’information, ce qui pourrait “contribuer à conclure rapidement” des négociations destinées à étendre un accord conclu il y a 17 ans dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Partner Content