L’Argentine n’est pas un pays voyou, rassure un entrepeneur belge qui y fait des affaires

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Près d’une centaine d’entrepreneurs belges ont fait le déplacement en Argentine, où avait lieu jusqu’à mercredi midi (heure locale) une mission économique princière. Celle-ci se poursuit désormais en Uruguay. Parmi eux, certains se posent de nombreuses questions sur la situation économique du pays de Messi et de Macri. “Nous ne sommes pas dans un état voyou”, rassure Patrick Maio, entrepreneur belge qui y a développé ses affaires depuis plusieurs mois.

“Les gens sont bien formés ici. Il y a beaucoup d’hommes d’affaires et d’exportations. Nous sommes ici dans la 2e industrie citrique au monde derrière le Brésil. Celles du logiciel et du nucléaire (civil) sont également très développées”, énumère le patron de Hinicio. Cette société de conseil dans les énergies renouvelables est basée à Bruxelles et dispose de bureaux à Paris, Mexico, Shanghai, Bogota et Buenos Aires.

Elle travaille également au développement d’une mobilité zéro émission. Depuis l’arrivée au pouvoir de Mauricio Macri en 2015, Patrick Maio constate un progrès dans la politique argentine. Après 15 ans de ‘kirchnerisme’, de politique à gauche, “artificielle et fermée sur monde”, et de manque d’investissement dans le secteur, un programme très ambitieux en matière d’énergies renouvelables, appelé Ronevar, a été mis en place.

Son objectif est de produire 9 GW de ce type d’énergie dans les cinq ans. Il y a dès lors énormément d’opportunités. Pourtant, il y a très peu d’entreprises belges présentes pour en profiter, constate-t-il. De grands groupes comme Engie ou Tractebel sont malgré tout présents durant la mission. Mais il y a un effort à faire pour mettre davantage en avant ce qui se passe actuellement dans ce pays, concède encore Patrick Maio.

“L’Argentine regorge d’opportunités”

“L’Argentine regorge d’opportunités”, répète le patron, français, d’Hinicio. “Le vrai point sensible, c’est le financement des projets, notamment pour des grands travaux d’infrastructures.” Selon son expérience, il faut venir avec des solutions depuis la Belgique. La participation de Credendo, le quatrième groupe d’assurance-crédit en Europe, à la mission économique n’est ainsi pas anodine.

Ses experts soulignent d’ailleurs l’importance d’une bonne préparation pour les entrepreneurs belges avant d’aborder les marchés argentins et uruguayens. “Il faut cependant encore pouvoir composer avec les syndicats, qui sont très puissants. Le pays est difficile à réformer et il y a facilement un million de personnes dans les rues pour protester”, relève encore Patrick Maio. Mais les Argentins apprécient et valorisent ceux qui misent sur le long terme et qui restent malgré les temps difficiles, conclut-il.

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