L’année 2020 du pétrole en cinq dates
Les cours du pétrole s’apprêtent à terminer sur une note positive une année épique marquée par la pandémie de Covid-19. Envolée, discorde, panique, vaccin et entente, retour sur ces douze derniers mois en cinq dates-clés.
3 janvier, l’envolée –
Les cours des deux références du brut, le WTI américain et le Brent européen, ont commencé l’année avec une soudaine poussée des prix déclenchée par l’assassinat à Bagdad du général iranien Qassem Soleimani dans un raid américain le 3 janvier.
Des tirs de missiles iraniens contre deux bases irakiennes abritant des soldats américains en guise de représailles quelques jours plus tard, le 8 janvier, poussent le WTI à 65,65 dollars et le Brent à 71,75 dollars, des prix qui seront finalement leurs plus hauts de l’année.
Les regains de tensions au Moyen-Orient affolent généralement les marchés pétroliers, les investisseurs craignant une escalade dans la région susceptible d’entraîner une perturbation de l’offre d’or noir dans le monde.
– 6 mars, la discorde
Après une lente descente vers les 50 dollars le baril à mesure que l’épidémie de Covid-19 devenait pandémie, le WTI et le Brent trébuchent une première fois le 6 mars à l’issue du premier sommet annuel du cartel des producteurs, composé des treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de leurs dix alliés de l’Opep+.
Cette réunion interministérielle qui s’est tenue au siège du cartel à Vienne, en Autriche, se solde par une brève mais intense guerre des prix entre les deux poids lourds de l’alliance, la Russie et l’Arabie saoudite, respectivement deuxième et troisième producteurs mondiaux.
Le rabibochage un mois plus tard et les coupes historiques de la production d’or noir n’ont pas suffi dans l’immédiat à juguler la chute des prix, qui ont poursuivi leur spectaculaire descente.
– 20 avril, la panique
Le 20 avril 2020 restera gravé dans la mémoire des investisseurs: pour la première fois de son histoire, le cours du WTI passe en terrain négatif et se négocie en dessous de zéro dollar.
La référence américaine descendra jusqu’à -40,32 dollars le 20 avril, les investisseurs en étant réduits à payer pour se débarrasser de leur barils, coincés face à l’absence d’acheteurs et une incapacité à en prendre livraison et stocker.
Le Brent touche quant à lui son plus bas de l’année deux jours plus tard, à 15,98 dollars le baril, un prix plus vu depuis plus de vingt ans, en juin 1999.
– 9 novembre, le vaccin
L’annonce par les laboratoires Pfizer et BioNTech d’un vaccin contre le Covid-19 “efficace à 90%” fait bondir les cours du pétrole le 9 novembre, grâce à l’espoir d’une reprise de la demande d’or noir qu’ils ravivent.
Dans les semaines qui suivent, les annonces similaires de la société de biotechnologie américaine Moderna puis du laboratoire britannique AstraZeneca associé à l’université d’Oxford consolident l’élan des cours.
Les cours des deux contrats de référence s’apprécient finalement de plus de 25% sur le mois de novembre et retrouvent les eaux des 50 dollars le baril dans lesquelles ils naviguaient neuf mois auparavant, à la veille du fiasco du sommet Opep+ de mars.
– 3 décembre, l’entente
A l’issue de quatre jours d’âpres négociations, les pays producteurs de l’Opep+ tombent d’accord le 3 décembre sur une augmentation prudente de leur production pour le début d’année 2021, se disant attentifs à une demande qui repart moins vite du fait d’une deuxième vague de Covid-19.
Cette décision est accueillie favorablement par le marché et permet au Brent et au WTI de se maintenir autour de 50 dollars le baril en fin d’année.
Les membres du cartel et leurs alliés représentent environ la moitié de l’offre mondiale, dans un marché toujours dominé par les Etats-Unis, premier producteur et consommateur de la planète.
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