Inondations: le plafond d’intervention des assureurs pourrait être dépassé

Elio Di Rupo

Selon les derniers chiffres disponibles, le montant des dommages à couvrir pour les risques simples après les inondations de la mi-juillet s’élève, en Wallonie, à 1,734 milliard d’euros. “Si ça reste en l’état, il y aura 650 millions à charge des assureurs et un milliard à charge de la Région. Mais un dépassement pourrait être possible”, a confirmé le ministre-président wallon Elio Di Rupo, lundi, en commission du parlement régional.

Pour rappel, l’accord conclu entre la Région et le secteur des assurances contient une clause de rendez-vous. “Le protocole prévoit notamment que l’on se remette autour de la table si les indemnisations effectivement versées dépassent 1,5 milliard d’euros et les estimations 1,7 milliard. D’après les chiffres de fin octobre, il pourrait effectivement y avoir un dépassement”, ce qui impliquerait que la Région rediscute du mécanisme de répartition avec la fédération sectorielle Assuralia.

“De nouveaux chiffres doivent arriver à la fin de ce mois. Nous avons donc convenu avec le secteur d’attendre le ou les prochains rapports”, a encore souligné Elio Di Rupo, en réponse à une interpellation du chef de groupe du cdH au parlement wallon, François Desquesnes. Ce dernier s’interrogeait notamment sur un possible dépassement du plafond d’intervention des assureurs et sur le rapportage mensuel de la mise en oeuvre de l’accord.

“La Wallonie ne fait pas de cadeau aux assureurs et n’a pas l’intention d’en faire”, a poursuivi Elio Di Rupo, alors que Julien Liradelfo (PTB) appelait une nouvelle fois à l’annulation de la convention passée entre la Région et le secteur.

“Vu les bénéfices engrangés ces dernières années, il est évident que les assurances doivent assumer 100% des coûts des inondations et que l’accord conclu par le gouvernement doit être annulé”, a ainsi asséné le député d’extrême gauche. Pour son parti, qui porte également cette requête au fédéral, il est en effet “largement temps de supprimer ce plafond d’intervention qui protège les assurances”.

“Nous avons pris nos responsabilités. Sans notre intervention, les sinistrés assurés n’auraient récupéré que 20% des montants des dégâts”, lui a rétorqué le ministre-président, en qualifiant toutefois d'”immorale” une éventuelle hausse des primes d’assurance, envisagée par le secteur.

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