Grève : “Si la loi est votée, nous n’attendrons pas le 30 janvier !”

© Image Globe/Olivier Vin

La rencontre entre la ministre de l’Emploi, le ministre des Pensions et les syndicats n’a eu “aucun résultat”. Les deux premiers ont réaffirmé leur volonté d’exécuter l’accord gouvernemental. Les derniers dénoncent un “dialogue de sourds” et une concertation promise “cosmétique”.

“Si la loi est votée aujourd’hui et que les arrêtés royaux sont publiés, nous n’attendrons pas fin janvier pour des actions !”, a averti Erwin De Deyn, président du Setca, jeudi à l’issue d’une action symbolique menée à Bruxelles par les syndicats contre les projets de réformes des pensions.

Les syndicats ont été reçus par Monica De Coninck, ministre (SP.a) de l’Emploi, et par Vincent Van Quickenborne, ministre (Open VLD) des Pensions, mais ces rencontres n’ont, semble-t-il, donné “aucun résultat” : “Le gouvernement est déterminé… mais nous le sommes aussi”, a affirmé Erwin De Deyn.

Après la réunion avec les ministres : “Nous en savons encore moins en sortant qu’avant d’entrer, c’est le brouillard !”

La forme des actions syndicales qui pourraient être organisées n’a pas encore été précisée. “Nous nous concertons mais nous n’attendrons sûrement pas le 30 janvier, jour de la grève générale”, réaffirme le président du Setca.

Lors de la rencontre avec les syndicats, le ministre des Pensions a laissé entendre que “l’accord de gouvernement doit être exécuté loyalement, a pour sa part indiqué Eddy Van Lancker, secrétaire fédéral de la FGTB, devant les militants présents, à l’issue de l’entrevue. Nous en savons encore moins en sortant qu’avant d’entrer. C’est le brouillard.”

Le Setca à propos de Van Quickenborne : “Ce n’est pas une vraie concertation : il veut plus se donner bonne conscience qu’autre chose”

Le ministre a également indiqué à la délégation syndicale qu’il y aurait des espaces de négociation dans le cadre de la rédaction des arrêtés royaux. Une promesse toutefois jugée insuffisante par les syndicats : “Un dialogue de sourds !”, a dénoncé Myriam Delmée, vice-présidente fédérale du Setca.

Selon elle, la concertation promise est “cosmétique” et ne portera que sur des points particuliers. “Ce n’est pas une vraie concertation : il veut plus se donner bonne conscience qu’autre chose”, a-t-elle déclaré.

Une précédente entrevue avec la ministre de l’Emploi n’avait rien donné non plus : Monica De Coninck a souligné, elle aussi, que l’accord de gouvernement devait être exécuté.

Grève : Elio Di Rupo défend la réforme des pensions devant la Chambre

Le Premier ministre a défendu, jeudi à la Chambre, la réforme des pensions. C’est une réponse au vieillissement de la population, indispensable pour l’assainissement des finances publiques et l’avenir de la sécurité sociale, a affirmé Elio Di Rupo.

Le Premier a été interrogé sur la grève de ce jeudi et sur les réponses que le gouvernement compte apporter aux tensions sociales. Il a insisté sur le fait que rien ne changeait pour les personnes actuellement pensionnées, et rappelé qu’on ne touchait pas à l’âge légal de la pension, à savoir 65 ans.

“Les syndicats ont décidé de protester et il n’appartient pas au gouvernement d’en juger”, a-t-il laconiquement indiqué. Le gouvernement, a-t-il assuré, comprend que la mise en oeuvre de réformes provoque le malaise, “mais la grève ne facilite pas toujours le dialogue”.

Pensions : pour Di Rupo, les mesures à prendre doivent l’être avant le 31 décembre

Pour lui, les actions “traduisent une accumulation de préoccupations” car beaucoup de citoyens ont eu peur pour le pays et ont aujourd’hui encore peur pour leur avenir, pour leur emploi. Toutefois, a-t-il ajouté, la réforme des pensions est indispensable pour répondre au vieillissement de la population, pour garantir l’avenir de la sécurité sociale et l’assainissement des finances publiques.

De plus, les mesures à prendre devaient l’être avant le 31 décembre. Au nom du gouvernement, il a confirmé sa volonté de maintenir le dialogue social. “Le gouvernement plaide pour une reprise de la concertation et espère que les explications fournies permettront à chacun d’agir en fonction de la gravité de la situation”, a-t-il conclu.

Elio Di Rupo répondait ainsi aux questions des députés Ecolo/Groen Georges Gilkinet et Wouter De Vriendt ainsi qu’à celle de Catherine Fonck (cdH) et Stefaan Vercamer (CD&V). Tous les quatre ont regretté l’absence de concertation préalable et le manque d’informations précises. Siegfried Bracke (N-VA) quant à lui s’est demandé si le gouvernement allait céder devant la pression de la rue.

Trends.be, avec Belga

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