Grèce hors de l’euro : le “choc massif” est-il évitable ?

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Pour Citigroup, la question n’est plus de savoir “si” mais “quand” la Grèce quittera la zone euro. Et de miser sur janvier 2013. Le patron de la banque centrale autrichienne, de son côté, craint, dans ce cas, un “choc massif” qui plongerait l’union monétaire dans l’incertitude la plus totale.

Citigroup table sur une sortie de l’euro de la Grèce début 2013

Willem Buiter, économiste en chef de la banque américaine Citigroup, pronostique, dans sa dernière note de prévisions économiques mondiales, que la Grèce sortira de la zone euro en janvier 2013. “Nous pensons maintenant que la probabilité que la Grèce sorte de la zone euro l’année prochaine ou celle d’après est d’environ 50 % à 75 %, et nous l’incorporons dans nos prévisions”, écrit-il dans cette note reçue mercredi.

“Il y a beaucoup d’incertitudes mais, dans nos nouvelles prévisions, nous estimons que la Grèce sortira de la zone euro début 2013, ce qui sera suivi par une forte dévaluation de sa devise, avec une forte chute de l’activité économique en 2013 et un rebond plus modeste par la suite. Nous pensons qu’une contagion économique négative et financière importante vers les autres pays européens sera inévitable et c’est déjà le cas d’une certaine manière.”

Une sortie de la zone euro par la Grèce sera en outre suivie par “une baisse des taux de la Banque centrale européenne à 0,5 % (…), un deuxième paquet (d’aides et de mesures) pour le Portugal et l’Irlande, un programme d’aide de la Troïka (Ndlr, Fonds monétaire international, Union européenne, créanciers bancaires) pour l’Espagne, plus un soutien financier des marchés financiers pour les obligations espagnoles et italiennes.”

“Nous pensons qu’avec de telles mesures, la sortie de la Grèce peut être contenue de façon à ce qu’aucun autre pays ne soit forcé de sortir de la zone euro et que le système bancaire européen continue à fonctionner”, conclut l’économiste de Citigroup, tout en avertissant que, “si cette sortie se produit, elle ne mettra pas fin à la crise de la zone euro”.

La sortie de la Grèce de la zone euro constituerait un “choc massif” (Nowotny)

Ewald Nowotny, gouverneur de l’OeNB, la banque centrale autrichienne, a estimé jeudi, lors d’une conférence de presse, que la sortie de la Grèce de la zone euro constituerait un “choc massif” qui plongerait l’union monétaire dans l’incertitude la plus totale.

Une sortie de la zone euro et ses conséquences seraient “un choc massif et important, dont personne ne connaît la portée”, a prévenu Ewald Nowotny, également membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne. Il a ajouté qu’il était important de continuer à travailler et d’éviter de spéculer.

Il n’a pas souhaité commenter la position de la Bundesbank allemande, qui estime qu’une sortie de la Grèce de l’euro serait “maîtrisable” : “Tout dépend ce que l’on entend par maîtrisable. On ne devrait pas non plus jouer aussi facilement avec ces choses.”

Ewald Nowotny a estimé qu’un effet domino était à craindre mais que personne ne pouvait garantir qu’il se produirait. “Je trouve que le sort de l’Europe est trop important pour faire ici des expériences irréfléchies”, a-t-il encore indiqué, tout en rassurant : “La Banque centrale européenne n’a pas encore utilisé l’ensemble de son arsenal”, selon des propos rapportés par l’agence Dow Jones.

Trends.be, avec Belga

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