Grèce : fin de l’Eurogroupe, nouvelle réunion cette semaine

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Les quelques ministres des Finances qui acceptaient de s’exprimer lundi midi à leur arrivée pour une réunion de l’Eurogroupe se montraient plutôt pessimistes sur la possibilité d’arriver à un accord entre la Grèce et ses créanciers pour le déblocage d’une aide financière de 7,2 milliards d’euros en échange de réformes structurelles.

“Mes attentes sont très basses”, a commenté le ministre finlandais des Finances, Alexander Stubb, partisan de la politique d’austérité imposée à la Grèce. Le ministre irlandais Michael Noonan est allé dans le même sens. “Mes attentes sont très basses pour aujourd’hui, après avoir connu une telle confusion durant la nuit”, a-t-il indiqué.

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a envoyé une liste de propositions dimanche mais selon certaines sources, il a envoyé un mauvais document. La bonne version des propositions devait être remise lundi matin. “Cela dit beaucoup de la situation à Athènes”, a remarqué M. Noonan.

“Nous allons voir quelle est l’opinion des institutions sur les nouvelles propositions”, a commenté à son arrivée le président de l’Eurogroupe et ministre néerlandais des Finances Jeroen Dijsselbloem, ajoutant qu’il serait impossible d’avoir une déclaration finale lundi.

Le ministre allemand Wolfgang Schäuble a indiqué qu’il n’y avait pas d’avancées substantielles par rapport à la dernière réunion, jeudi dernier.

“Le programme des créanciers reste le point de référence”

Le ministre belge, Johan Van Overtveldt, avait lui aussi pointé la confusion qui règne et rappelé que le programme défini par la Troïka restait “le point de référence” dans le cadre duquel les propositions grecques devraient s’inscrire.

“Le programme (de réformes dessiné par les créanciers de la Grèce, autrefois appelés la Troïka) reste le point de référence”, a-t-il cependant souligné, indiquant que les nouvelles réformes devraient s’inscrire dans ce cadre. “Nous allons d’abord voir ce que les Grecs mettent sur la table.”

“Je ne sais pas si nous aurons un accord aujourd’hui”

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, s’est également montré prudent lundi, disant ne pas être sûr qu’il y aurait un accord lundi soir entre la Grèce et ses créanciers, UE et FMI, après le sommet extraordinaire de la zone euro.

“Des progrès ont été faits ces derniers jours, mais nous n’y sommes pas encore. Je ne sais pas si nous aurons un accord aujourd’hui”, a déclaré M. Juncker, en accueillant à Bruxelles le Premier ministre grec, Alexis Tsipras.

“Il est temps d’avoir une solution substantielle et viable qui permette à la Grèce de revenir à la croissance au sein de la zone euro, avec de la justice sociale”, a pour sa part commenté le Premier ministre grec, tout sourire malgré la fatigue.

La Grèce est à huit jours d’un remboursement de 1,5 milliard d’euros au FMI qu’elle pourrait ne pas pouvoir honorer faute de fonds. L’accord qu’elle cherche à conclure avec ses créanciers – argent contre réformes structurelles – lui permettrait de recevoir 7,2 milliards d’euros et d’honorer ainsi ses prochains engagements.

Le sommet risque de n’être que consultatif

La chancelière Angela Merkel a, elle, prévenu que le sommet de la zone euro ce lundi soir à Bruxelles sur la Grèce risquait de n’être que consultatif si les créanciers ne validaient pas d’ici là les dernières propositions d’Athènes, disqualifiées au même moment par son ministre des Finances.

Sans l’aval des trois institutions (FMI, BCE, Commission européenne) avec lesquelles le gouvernement grec négocie depuis des mois pour se faire renflouer, “le sommet d’aujourd’hui ne pourra être qu’un sommet de consultation”, a déclaré Mme Merkel en marge d’une réunion de son parti à Magdebourg (est). Ses commentaires ont été retransmis à la télévision.

“C’est aux trois institutions d’examiner” les propositions, a expliqué à Berlin le porte-parole de Mme Merkel, Steffen Seibert. Si leur avis est positif elles pourront transmettre les bases d’un accord à l’Eurogroupe, et ensuite seulement les chefs d’Etat et de gouvernement des 19 membres du bloc monétaire pourraient se pencher sur un accord. Le respect d’un tel déroulement est “nécessaire”, a-t-il souligné.

Il faut des engagements de “mesures très concrètes”, et pas seulement un accord politique, a-t-il dit.

Pour cela il reste encore toute la semaine, a fait valoir Mme Merkel. Un sommet régulier de l’UE est prévu à Bruxelles jeudi.

Les nouvelles propositions grecques offrent une chance d’arriver à un accord cette semaine

Les dernières propositions formulées par le gouvernement grec laissent entrevoir la possibilité d’un accord avant la fin de la semaine, a indiqué lundi après-midi le président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem, à l’issue d’une courte réunion des ministres des Finances de la zone euro.

Les ministres ont “écouté les impressions à chaud des institutions” chargées de négocier avec Athènes la prolongation de l’aide financière au pays en échange de réformes structurelles. Les propositions présentées lundi matin forment “un paquet relativement complet, de prime abord”, mais il faudra voir si ce paquet sera suffisant pour relancer la croissance, ont indiqué M. Dijsselbloem et le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Pierre Moscovici.

Les institutions et les négociateurs vont se remettre au travail immédiatement pour tenter d’arriver à un accord avant la fin de la semaine. Les propositions constituent pour ce faire une “bonne base de travail”.

“Si tout se passe bien, et tout doit bien se passer, il y aura un nouvel Eurogroupe cette semaine”, a ajouté Jeroen Dijsselbloem.

On ignore encore, à l’heure actuelle, quand se tiendra exactement cette réunion de l’Eurogroupe.

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