Faillites: amélioration à peine perceptible par rapport à 2013

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L’Union des Classes Moyennes (UCM) estime que le chiffre des faillites d’entreprises en 2014 (11.294 au total) est un “chiffre énorme”. “Avant la crise de 2008, on n’atteignait pas les 8.000 par an. Pour la Wallonie, l’amélioration est à peine perceptible par rapport à la catastrophe de 2013”, indique l’UCM mardi dans un communiqué.

L’organisation patronale réclame une mobilisation des pouvoirs publics et en particulier le renforcement du Centre wallon pour entreprises en difficultés. Si les faillites ont reculé sur l’ensemble de l’année en Belgique, l’UCM estime qu’on “ne peut pas parler de réelle amélioration”. ” Il y a une détente en Flandre. À Bruxelles également, mais un biais statistique ne permet pas de le mesurer exactement. En Wallonie, le mois de décembre était pire que l’année précédente et sur l’ensemble de 2014, il y a une très légère baisse de 3.409 à 3.326 faillites (- 2,4 %)”, explique l’UCM.

Quant à l’emploi lié aux faillites, l’UCM indique que le nombre d’emplois salariés perdus en 2014 en Wallonie a battu “un nouveau record” avec 8.894 sacrifiés. “La prévention des faillites passe par une baisse des charges sur le travail. Au-delà des mesures prises, qui améliorent la situation sans provoquer de vraie rupture, l’UCM attend avec impatience la réforme fiscale promise par le gouvernement fédéral”, estime l’UCM. Au niveau wallon, l’organisation appelle au renforcement rapide du Centre pour entreprises en difficultés (CED), prévu dans la déclaration de politique régionale.

“Il faut attaquer sur tous les fronts”

“Plus de 10.000 faillites pour la quatrième année consécutive : il faut attaquer sur tous les fronts”, estime mardi le Syndicat Neutre pour Indépendants (SNI), réagissant à la publication des chiffres des faillites de l’année 2014 par Graydon. “Vu le fait qu’un quart des faillites est dû à une accumulation des factures impayées, le SNI demande d’urgence au gouvernement fédéral d’instaurer l’injonction de payer, une procédure juridique, simple et bon marché pour récupérer des factures impayées. L’élargissement de l’assurance faillite pourrait également mener à une diminution des faillites d’entreprise”, estime le SNI.

“Le SNI persiste donc à réclamer une politique favorable aux entrepreneurs sur tous les fronts possibles. Diverses mesures, tant fédérales que régionales, devraient permettre aux entreprises d’être plus dynamiques et capables de se défendre”.

Le SNI demande aussi que l’actuelle assurance faillite soit élargie. “Depuis 1996, et sous certaines conditions, les indépendants en faillite peuvent obtenir, durant 12 mois maximum, une indemnité mensuelle de 1.060 euros (pour un isolé) à 1.403 euros (avec au moins une personne à charge). Du nombre total des demandes introduites entre 2001 et 2013, il ressort que seulement 6,1 pourcent des entrepreneurs en faillite ont effectivement perçu une assurance faillite”, détaille le SNI.

“L’assurance faillite doit finalement être considérée comme une indemnité de transition qui n’est pas uniquement octroyée en cas de faillites, mais également en cas de cessation ou de difficultés financières. Il faut plus insister sur la reprise de l’activité. Ainsi, en plus d’éviter des faillites, on mettra les entrepreneurs en difficulté sur la bonne voie.”

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