Espagne : Un plan de sauvetage global ?

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Les nouvelles mesures envisagées par la BCE pour soulager la crise de la dette sont à l’étude, selon le premier ministre espagnol Mariano Rajoy. Il décidera ensuite d’une demande d’aide ou non.

Pour la première fois, Mariano Rajoy n’a pas écarté la possibilité d’un plan de sauvetage global de l’économie espagnole. La faute à la BCE, qui n’a pas rassuré les marchés hier. “L’Espagne est acculée à mener à bien toutes les réformes imposées par l’Europe et à demander un humiliant second sauvetage, une demande qui devrait se produire dès aujourd’hui si Rajoy veut éviter un châtiment extrême des marchés”, affirmait ce vendredi 3 août le quotidien El Pais.

Pressé d’appeler à l’aide ses partenaires européens, Mariano Rajoy a encore balayé jeudi d’un revers de main les propos du président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, qui a lié toute intervention de la BCE sur le marché de la dette à de nouveaux efforts budgétaires des pays les plus fragiles, comme l’Espagne et l’Italie. Un scénario dont l’Espagne, quatrième économie de la zone euro, refuse officiellement d’entendre parler, en appelant régulièrement à la BCE pour qu’elle reprenne son programme d’achat de dette, sans plus, afin de détendre les marchés et aider le pays à se financer.

Dans ce contexte, les propos la semaine dernière de Mario Draghi se disant prêt à tout faire pour sauver la zone euro avaient nourri de nouveaux espoirs, immédiatement déçus jeudi par l’absence de mesures concrètes à l’issue de la réunion, à Francfort, des gouverneurs de la BCE.

La BCE oblige ainsi Mariano Rajoy à sortir du bois. Habituellement silencieux depuis qu’il a pris les rênes du pays en décembre, le chef du gouvernement espagnol a indiqué vendredi qu’il voulait “étudier” les nouvelles mesures envisagées par la Banque centrale européenne pour soulager la crise de la dette, qui devront passer par une demande d’aide, avant de décider s’il y ferait appel. “Je veux connaître ces mesures”, savoir “si elles sont adéquates”, et “alors je prendrai la meilleure décision pour l’intérêt général des Espagnols”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, interrogé sur l’éventualité d’un sauvtage global de l’économie espagnole.

L’Espagne asphyxiée par les marchés

“Quel procédé serait utilisé?”, “Que compte-t-on acheter sur le marché secondaire?”, s’est-il interrogé à propos des annonces d’éventuelles interventions de la BCE sur le marché de la dette. “Nous ne le savons pas” encore et “ne pouvons pas agir de façon irresponsable”, a-t-il affirmé. Il a ainsi botté une nouvelle fois en touche, comme la veille, en évitant de dire si l’Espagne allait céder et demander de l’aide afin de soulager l’énorme pression des marchés qui a propulsé à des sommets les taux qu’elle doit offrir pour se financer.

Une situation d’asphyxie sur les marchés qu’il a qualifiée de “très difficile”. Mariano Rajoy a cependant souligné qu’il voyait des aspects “positifs” dans la déclaration de Mario Draghi. “Le gouverneur de la BCE a dit que les différences (du coût de financement des différents pays de la zone euro, ndlr) étaient inaceptables”, a-t-il souligné. “Le gouverneur a dit qu’il était prêt à intervenir sur le marché secondaire” de la dette, a-t-il poursuivi. “C’est un changement important.”

Mariano Rajoy a placé parmi les cinq principaux objectifs de son gouvernement la volonté de travailler, avec ses partenaires européens, pour “résoudre les problèmes de liquidités, de financement” des pays en difficulté. Il a rappelé qur l’Espagne était favorable à la constitution d’une union bancaire et budgétaire dans la zone euro, une position qu’il a défendu lors du sommet européen de fin juin. “Je demande à ce que ces sujets soient débattus en octobre et qu’au moins l’union bancaire soit approuvée en décembre”, a-t-il ajouté.

Trends.be avec l’Expansion

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