Enquête judiciaire sur la gestion des fonds migratoires européens en Grèce

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La Cour suprême grecque a ordonné lundi une enquête sur de possibles abus dans la gestion de fonds européens versés à la Grèce pour faire face à la crise migratoire de 2015-2016, après des articles de presse sur ce sujet.

L’enquête, jusque-là “préliminaire”, a été confiée au parquet financier, selon une source judiciaire. Elle fait suite à une série d’articles parus dans la presse d’opposition de droite dénonçant une mauvaise gestion et de possibles détournements de fonds européens par le gouvernement.

En 2015 et 2016, l’UE avait débloqué pour la Grèce des fonds destinés à l’aider à faire face au passage sur ses îles de la mer Egée, proches des côtes turques, d’environ un million de migrants et réfugiés en route vers l’Europe, notamment syriens. Les accusations de la presse ont été en partie relayées par le chef du Service d’accueil et d’enregistrement des réfugiés, Andréas Iliopoulos.

Dans un entretien au quotidien de droite Fileleftheros, il a pointé des “illégalités” dans la gestion de ces fonds. Son ministre de tutelle, à la Politique migratoire, Dimitris Vitsas, a réagi en demandant sa démission. Il a rejeté ces “fausses” allégations. Selon le ministre, la Grèce a reçu 570 millions d’euros en fonds d’urgence pour faire face à l’afflux migratoire: 68% ont été versés à des organismes internationaux, comme le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’Onu, et à des ONG.

Le reste est allé à l’État grec et en particulier au ministère de la Défense, chargé à l’époque de créer une quarantaine de camps migratoires. Dans le cadre du budget européen, la Grèce dispose par ailleurs jusqu’en 2020 de 566 millions d’euros pour sa gestion migratoire, dont 35% ont déjà été affectés, selon le ministre.

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