Di Rupo et la Banque mondiale sur la même longueur d’onde

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Pour la Banque mondiale, “l’Europe a besoin à la fois d’austérité et de croissance”. Pour notre Premier ministre, “opposer la rigueur à la relance serait une erreur” : les mesures de relance doivent être liées à la poursuite de l’effort d’assainissement et des réformes structurelles.

“L’Europe a besoin à la fois d’austérité et de croissance” (Banque mondiale)

La Banque mondiale a conseillé jeudi à l’Europe d’adopter des mesures à la fois d’austérité et de croissance pour recouvrer une bonne santé économique, sur le modèle de ce qui a été appliqué lors de la crise financière en Asie à la fin des années 1990.

Sri Mulyani Indrawati, directrice générale de la Banque et ex-ministre indonésienne des Finances, a déclaré, lors d’un forum privé sur l’économie en Asie, qu’il était “erroné” de débattre de la question de savoir si l’une des mesures était meilleure que l’autre pour régler la crise économique en Europe : “Les récentes élections en Europe ont relancé le débat entre austérité ou croissance. C’est un débat erroné. L’une est nécessaire pour l’autre.”

“Je parle d’expérience”, a-t-elle ajouté, en rappelant que l’Indonésie avait appliqué des réformes douloureuses pour sortir de la crise financière régionale. La plupart des pays asiatiques ont souffert à la fin des années 1990 de l’effondrement des marchés boursiers et d’une dévaluation de leur monnaie à cause du gonflement de la dette.

En Europe, les électeurs français et grecs ont chassé les gouvernements conservateurs qui prônaient des mesures d’austérité pour réduire les déficits publics, et porté au pouvoir les partisans de mesures de croissance.

La réponse est une combinaison des deux, a estimé Sri Mulyani Indrawati. Les gouvernants en Europe et dans le reste du monde sont confrontés au dilemme d’avoir à répondre à leur opinion publique tout en s’efforçant de régler leurs problèmes économiques ayant des implications globales, a-t-elle expliqué. “La mondialisation apporte certainement beaucoup d’avantages mais nous reconnaissons qu’elle restreint et complique le processus de gouvernance et accroît également les risques.”

“Ce serait une erreur d’opposer la rigueur à la relance” (Di Rupo)

Ce serait une erreur d’opposer la rigueur à la relance“, a affirmé le Premier ministre belge à l’issue d’un dîner des chefs d’Etat et de gouvernement européens consacré à la croissance. Tentant de résumer un échange d’idées informel, Elio Di Rupo s’en est tenu au consensus souvent martelé par les institutions de l’UE, selon lequel l’assainissement budgétaire ne peut être dissocié d’une politique modérée de relance.

Le Premier ministre a rappelé les pistes de financement en discussion : eurobonds, project bonds, recapitalisation de la Banque européenne d’investissement, implication accrue de la Banque centrale européenne. Les mesures de relance doivent être liées à la poursuite de l’effort d’assainissement et des réformes structurelles. “La Belgique est tout à fait dans cette dynamique”, a-t-il dit.

Trends.be, avec Belga

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