Dette : plusieurs records battus dans un marché sous tension

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Le marché obligataire était sous forte pression, mercredi à la mi-journée, alors que l’Espagne fait face à une défiance accrue des investisseurs et emprunte à des taux proches de ses plus hauts historiques, tout comme l’Italie dont les titres s’échangeaient à plus de 6 %.

Plusieurs records ont été battus : l’écart entre les taux des obligations à 10 ans de l’Allemagne et de l’Espagne a atteint mercredi un nouveau sommet historique en raison des difficultés des banques espagnoles, tandis que le rendement allemand a atteint un plus bas depuis la création de la zone euro.

Hors zone euro, le taux à 10 ans du Gilt (obligation britannique) atteignait également un record à la baisse, profitant des incertitudes de la zone euro et jouant, comme le Bund allemand, le rôle de valeur refuge. Son taux, qui évolue à l’inverse des prix, s’inscrivait à mi-journée à 1,6945 %, contre 1,774 % lundi soir.

Le taux des obligations espagnoles à un cheveu de son plus haut historique

Vers 12 h 30, le spread, soit la prime de risque que doit acquitter l’Espagne pour emprunter, s’établissait à 535 points de base, soit 5,35 points de pourcentage. Le taux allemand a, lui, touché 1,314 %, contre 1,357 % mardi soir. Le taux espagnol s’inscrivait à 6,668 %, contre 6,401 % mardi. Le plus haut historique sur le taux espagnol avait été atteint fin novembre, à 6,7 %.

La tension est montée d’un cran sur le marché obligataire alors que les opérateurs ont pris connaissance du refus de la Banque centrale européenne de soutenir le secteur bancaire espagnol, a expliqué Nordine Naam, stratégiste obligataire chez Natixis.

La situation des banques espagnoles a momentanément pris le pas sur la Grèce aux yeux des marchés. Bankia, 3e banque du pays par les actifs, a besoin de 23,5 milliards d’euros, dont 19 milliards restent encore à trouver, un casse-tête pour le gouvernement privé de marges de manoeuvre.

“La situation de l’Espagne effraie et contamine les autres pays du Sud”

“La situation de l’Espagne effraie et contamine les autres pays du Sud”, souligne le stratégiste.

De fait, l’Italie se fait aussi malmener dans la foulée d’une émission obligataire mercredi matin au cours de laquelle elle a dû offrir des taux très élevés pour séduire les investisseurs. Lors de son adjudication à moyen et long terme, Rome a dû consentir des prix très élevés correspondant à une prime de risque exigée par les investisseurs pour acheter des titres de sa dette.

La demande a été au rendez-vous avec 5,74 milliards d’euros, soit le montant prévu, mais les taux ont grimpé à 5,66 %, contre 4,86 % lors d’une émission similaire le 27 avril. Sur une ligne à 10 ans, le taux a atteint 6,03 %, contre 5,84 %. Sur le marché obligataire, là où s’échange la dette des Etats, les taux à 10 ans de l’Italie dépassaient les 6 %, à 6,011 %, contre 5,74 % mardi soir.

Trends.be, avec Belga

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