Chute du pétrole: qui sont les gagnants et les perdants?

La chute du prix du pétrole constitue une aubaine pour les consommateurs mais pénalise les pays producteurs et complique le travail de la BCE en Europe pour atteindre son objectif de 2% d’inflation.

“Les principaux perdants de la baisse du cours sont les pays exportateurs”, dont les revenus chutent, rappelle Denis Ferrand, directeur général de l’institut économique français Coe-Rexecode. Les pays du Golfe ont d’ailleurs mise en place des mesures d’austérité ces derniers mois. Mais les Etats ne sont pas les seuls à souffrir. Les groupes pétroliers ou para-pétroliers subissent la baisse de plein fouet et voient leurs actions s’effondrer en Bourse.

Moody’s a d’ailleurs menacé vendredi d’abaisser la note de 120 entreprises du secteur pétrolier et gazier. Pour M. Ferrand, les énergies renouvelables font aussi également partie des perdants, le pétrole à bas prix n’étant pas un encouragement à chercher des énergies alternatives. Et indirectement, le pétrole ne vient pas au secours de la Banque centrale européenne (BCE) qui éprouve des difficultés à relancer l’inflation dans la zone euro pour atteindre son objectif de 2%.

Du côté des gagnants, les consommateurs des pays importateurs sont aux premières loges. Ils consacreront moins d’argent à l’achat de combustible et disposeront donc d’une marge plus importante pour réaliser d’autres dépenses, une situation qui donne un coup de pouce à la croissance. La baisse du cours constitue également un soutien au rebond de la croissance américaine, même s’il affecte durement sa production d’hydrocarbures non conventionnels comme le pétrole et le gaz de schiste.

Cette baisse constitue un soulagement pour la Chine qui fait face à un essoufflement de son économie. Elle constitue une bonne nouvelle également pour l’Inde qui va continuer à se reposer essentiellement sur les énergies fossiles dans les prochaines années pour nourrir une croissance économique de 7% par an.

En Europe, la baisse du pétrole apporte un soutien non négligeable à sa croissance toujours fragile. “Sur la croissance de 1,5% attendue en zone euro en 2015, vous avez 0,4% qui provient de la baisse du prix du brut et 0,3% de la dépréciation de l’euro”, révèle un sondage réalisé par Coe-Rexecode en novembre auprès des conjoncturistes européens.

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