C’est officiel, la reprise ralentit

© REUTERS/Yves Herman

La reprise a montré des signes d’essoufflement en zone euro cet été, en raison d’un ralentissement de l’économie allemande et du repli surprise de l’activité en France, une situation qui ne devrait pas s’améliorer significativement dans un horizon proche.

De juillet à septembre, le Produit intérieur brut de la zone euro a progressé de 0,1%, bien moins qu’au trimestre précédent (+0,3%) où il avait officiellement renoué avec la croissance. Après l’embellie du printemps, jugée en partie artificielle, ce ralentissement était attendu mais il met en évidence combien la reprise est, et devrait rester, fragile.

L’office européen des statistiques n’a pas détaillé les composantes de la croissance, mais les données de plusieurs pays, publiées jeudi, montrent que la perte de dynamisme des exportations a joué un rôle important.

“Cela ne va pas manquer de susciter des inquiétudes concernant les effets négatifs de l’euro fort sur la croissance”, estime Jonathan Loynes, du cabinet Capital Economics, alors que le débat sur la vigueur de la monnaie unique repart de plus belle, notamment en France. Mais “avec des marchés du logement faibles, des conditions de crédit encore serrés et l’austérité budgétaire en cours dans de nombreux pays de la zone euro, la demande intérieure ne pouvait tout simplement pas compenser” la baisse des exportations, a estimé Martin Van Vliet, de la banque ING.

Puissance exportatrice, l’Allemagne a affiché une croissance de 0,3%, contre 0,7% le trimestre précédent qui avait bénéficié d’un rebond d’activité après un hiver long et froid. Alors que les importations ont continué à croître, les exportations ont fait preuve de peu de dynamisme par rapport au trimestre précédent.

Un fait notable alors que la Commission européenne vient de lancer une procédure contre l’Allemagne, visant ses excédents jugés défavorables aux exportations des autres pays européens. Le pays est en outre accusé de ne pas assez consommer et de ne pas assez investir, et donc de ne pas faire assez pour soutenir ses voisins européens en difficulté.

La Belgique au-dessus de la moyenne La Belgique est restée au-dessus de la moyenne de la zone euro avec une croissance de 0,3% au troisième trimestre, contre 0,2% au deuxième trimestre.

Mais c’est de France qu’est venue la mauvaise surprise: après avoir affiché une croissance de 0,5% au printemps, la deuxième économie de la zone euro a vu son économie flancher au troisième trimestre (-0,1%). En cause notamment: une chute de 1,5% des exportations. De quoi relancer le débat sur le manque de compétitivité du pays, qui vient de voir sa note dégradée par l’agence Standard & Poor’s (à “AA” contre “AA+” auparavant). La Commission européenne doit faire le point vendredi sur les réformes engagées par la France pour regagner en compétitivité.

Le Vieux continent à la traîne

Dans le reste de la zone euro, l’Italie a également vu son activité reculer de 0,1% pendant l’été. La troisième économie de la zone euro n’est donc toujours pas sortie de récession, contrairement aux Pays-Bas (+0,1%) et au Portugal (+0,2%).

En Grèce, qui traverse sa sixième année de récession, un léger mieux a été enregistré au troisième trimestre avec un PIB se repliant de 3% après 3,7% au deuxième trimestre.

A l’échelle de l’ensemble de l’Union européenne, la croissance a ralenti à +0,2%, après une progression de 0,3% le trimestre précédent. Le Vieux continent reste donc à la traîne par rapport aux Etats-Unis qui ont enregistré une croissance de 0,7% pendant l’été, après 0,6% au printemps.

La reprise devrait rester encore longtemps timide, les analystes tablant “seulement sur une légère accélération du rythme de croissance” en 2014, selon la banque ING.

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