Budget : évoquer 4,6 milliards, un exercice encore “spéculatif”

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Plusieurs vice-Premiers ministres ont relativisé ce vendredi les dernières prévisions du Bureau du Plan alors que la confection du budget 2013 est annoncée pour la seconde moitié d’octobre, tout en se félicitant de rester en dessous des 3% de déficit pour 2012.

“Les chiffres de la sécurité sociale ne seront connus que fin septembre et il faut encore attendre les chiffres fiscaux”, a rappelé le ministre de l’Economie Johan Vande Lanotte (sp.a), à son arrivée au comité ministériel restreint. “L’économie est si fluctuante qu’il serait prématuré de se prononcer dès maintenant”, a-t-il ajouté.

Pour Vincent Van Quickenborne (Open Vld) aussi, évoquer un effort de 4,6 milliards d’euros à fournir en 2013 est un exercice encore “spéculatif”. “C’est le comité de monitoring qui déterminera les chiffres précis”, a-t-il rappelé, se réjouissant toutefois de voir le déficit 2012 rester sous la barre des 3% du Produit intérieur brut (PIB), avec seulement “un petit effort” à fournir pour atteindre les 2,8% escomptés.

Joëlle Milquet (cdH) s’est réjouie de cette “bonne nouvelle qui maintient la Belgique dans le peloton de tête de l’orthodoxie budgétaire en Europe”. Elle a rappelé que certaines mesures déjà prises par le gouvernement ne porteraient leurs effets que l’an prochain, ce que le Bureau du plan n’a pas encore pris en compte.

“On entend tout et n’importe quoi avant les élections”

Derrière cette unanimité apparente sévit pourtant le débat sur les pistes budgétaires à adopter par le gouvernement hexapartite.

Le président du PS Thierry Giet a rappelé ce vendredi dans Le Soir la volonté de son parti de taxer davantage le capital tout en faisant baisser les charges des entreprises, une manière de financer la relance.

Pour Mme Milquet, il convient aussi de mieux équilibrer les charges sur le travail et le capital, sans toucher au pouvoir d’achat, et en agissant par exemple sur la lutte contre la fraude et la fiscalité verte. La taxation des plus-values sur actions reste une piste envisageable à ses yeux.

C’est précisément sur ce point – qui hérisse fortement l’Open Vld – que le ministre Paul Magnette (PS) a mis l’accent à son arrivée quelques dizaines de minutes plus tard pour la réunion du conseil des ministres. La Belgique est un des derniers pays en Europe à ne pas appliquer cette mesure, qui permettra de réduire les charges sur le travail et de stimuler l’économie, a-t-il dit en substance.

Didier Reynders (MR), lui, a demandé d’avancer dans les préparatifs budgétaires. “Augmenter d’un côté pour faire baisser de l’autre, c’est neutre, ça ne rapporte rien au budget”, a-t-il affirmé, critiquant le fait que selon lui, “on entend tout et n’importe quoi avant les élections”.

Tout comme Vincent Van Quickenborne, il a demandé d’appliquer avant tout ce qui est dans l’accord de gouvernement, notamment la réduction des charges sur les trois premiers emplois dans les PME. “Et puis, on n’a pas encore vu un euro venant des Régions et Communautés, il faudra que cela change”, a averti le vice-Premier MR, dont le parti siège dans l’opposition à ces niveaux de pouvoir.

4,6 milliards à trouver, selon le bureau du plan

Le Bureau du plan prévoit une croissance de 0,7% et une inflation de 1,8% pour l’élaboration du budget 2013 et ses paramètres laissent augurer d’un déficit du PIB plus important que prévu l’an prochain. Le gouvernement devra donc faire des efforts supplémentaires pour respecter ses engagements européens, peut-on lire ce vendredi dans plusieurs journaux.

Selon le budget économique du Bureau du plan, transmis ce vendredi au gouvernement, l’économie belge ralentirait de -0,1% en 2012, ce qui n’aurait cependant qu’un léger impact budgétaire car le déficit serait de 2,95% du PIB pour un objectif de 2,8%, indiquent De Tijd et L’Echo.

Pour l’an prochain le Bureau du plan prévoit une croissance de 0,7%, ce qui conduirait à un déficit, à politique inchangée, de l’ordre de 3,35% du PIB. Or pour rétablir l’équilibre le gouvernement devait ramener à 2,15% le déficit du PIB pour 2013. Pour le respecter, le gouvernement devrait donc trouver 4,6 milliards d’euros d’économies et/ou de recettes supplémentaires.

Un montant important qui s’ajoute aux 13 milliards déjà dégagés sur l’exercice 2012. L’accord du gouvernement prévoyait toutefois déjà une réduction progressive du déficit, via diverses mesures. Mais à l’époque on tablait sur une croissance économique de 2% en 2013 et 2014, il faudra donc ajouter au moins 2,5 milliards d’euros.

Trends.be, avec Belga

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