Le gouvernement fédéral devra fournir en 2018 un effort budgétaire variant entre 700 millions et 1,4 milliard d’euros, a indiqué jeudi le ministre du Budget, Sophie Wilmès (MR), sur la base d’un rapport provisoire du comité de monitoring.
Des médias ont fait état de versions – provisoires, selon la ministre- de ce rapport qui est l’un des documents permettant au gouvernement d’établir l’ampleur de l’effort budgétaire à fournir pour maintenir son budget dans les clous.
“Partant d’un déficit nominal de -3,1% en 2014, la Belgique clôturerait l’année 2017 avec un déficit de -1%. Ces chiffres, s’ils se confirment, validerait le travail d’assainissement majeur qui a été effectué depuis la mise en place de ce gouvernement. Notre déficit a effectivement bien été divisé par trois, en seulement trois ans”, a souligné la ministre dans un communiqué.
Pour 2018, le comité, qui rassemble les hauts fonctionnaires du Budget, des Finances et de la sécurité sociale, constaterait ainsi une révision à la hausse du déficit de l’Entité I (pouvoir fédéral et sécurité sociale) à hauteur de 576 millions d’euros. Parmi les raisons qui expliqueraient cet écart par rapport au budget initial, le comité cite l’indexation imprévue dans l’élaboration du budget 2018 qui a des répercussions sur les salaires et les prestations sociales.
“Nous continuerons le travail budgétaire avec la même détermination que précédemment. C’est bien dans cet état d’esprit que nous entamons ce conclave. Nous attendons maintenant que le Comité de Monitoring nous transmette son rapport”, conclut Mme Wilmès.
Des chiffres qui “confirment la tromperie budgétaire du gouvernement Michel”
Le gouvernement fédéral “butte une nouvelle fois sur la réalité des chiffres après l’excès d’euphorie”, a affirmé le chef de groupe PS Ahmed Laaouej qui n’hésite pas à évoquer une “tromperie budgétaire”.
Selon le chef de file de l’opposition socialiste au parlement, l’ardoise présentée par le comité de monitoring reflète “l’échec de la politique économique et budgétaire du gouvernement, les effets retour ne sont pas là, au contraire de la casse sociale”. Et ce n’est qu’un début, prédit le député, alors que selon lui le gouvernement s’est montré “imprévoyant” en n’intégrant pas les conséquences du Brexit estimées à un minimum de 800 millions d’euros.
A cela, M. Laaouej ajoute “l’imposture totale voire la manipulation liée au rendement de la lutte contre la fraude fiscale”, un différend qui l’oppose depuis des semaines au ministre des Finances Johan Van Overtveldt.
Le groupe PS se demande où le gouvernement ira chercher l’argent, craignant que la Sécurité sociale et les services publics soient une nouvelle fois mis à contribution.