Brexit: “Londres troque un menu complet contre un paquet de chips”

Theresa May et Jean-Claude Juncker : le Brexit divise aussi le monde du football. © Belgaimage

Rompre les liens commerciaux actuels avec l’Union européenne pour de nouveaux accords commerciaux après le Brexit revient à troquer un menu complet contre un paquet de chips, a ironisé mardi un ancien responsable au sein du ministère britannique du Commerce.

“Nous abandonnons un menu entrée-plat-dessert, soit la relation commerciale étroite et intense que nous avons maintenant avec l’Union européenne et ses partenaires, pour la promesse d’un paquet de chips”, a déclaré Martin Donnelly, ancien secrétaire général au ministère du Commerce international jusqu’en mars 2017, sur BBC radio.

Selon M. Donnelly, aucun accord futur signé par le Royaume-Uni “ne viendra compenser ce que nous abandonnons. Vous n’avez qu’à regarder les chiffres, cela ne tient pas debout”.

Londres a décidé de quitter l’union douanière et le marché unique européen pour pouvoir signer ses propres accords commerciaux avec des pays tiers.

Dans un discours à Londres en fin de matinée, son ancien patron, le ministre du Commerce international Liam Fox, fervent défenseur du Brexit, a défendu une nouvelle fois les avantages de mener une politique commerciale indépendante après la sortie du Royaume-Uni de l’UE, prévue en mars 2019.

“Nous avons besoin de pouvoir exercer une politique commerciale complètement indépendante”, a-t-il dit. “Nous ne pouvons pas laisser les pratiques et schémas du passé restreindre les opportunités du futur”, a-t-il ajouté, affirmant que Londres menait déjà des discussions informelles avec plusieurs pays pour de futurs partenariats commerciaux.

Lundi, le chef de l’opposition travailliste Jeremy Corbyn a plaidé pour une nouvelle union douanière avec l’UE, estimant que couper les liens, comme le souhaite le gouvernement conservateur de Theresa May, coûterait de nombreux emplois au Royaume-Uni.

“Quand 44% de nos exportations vont vers les pays de l’UE et 50% de nos importations proviennent de l’UE, il est dans notre intérêt que ces échanges restent exempts de droits de douane”, a-t-il souligné dans un discours salué par les syndicats et le patronat britanniques.

Le président français Emmanuel Macron a estimé mardi que la proposition travailliste s’apparenterait à “une solution à la turque, qui ne permet pas un plein accès au marché unique”.

“Une union douanière est une solution qui existe, c’est celle de la relation avec la Turquie”, a commenté le chef de l’Etat lors d’un point de presse commun avec la Première ministre norvégienne Erna Solberg qu’il recevait à l’Elysée.

Cette dernière a déclaré que “le modèle des Norvégiens est difficile pour les Britanniques” car il implique de respecter les “quatre libertés” (de circulation des personnes, des capitaux, des biens et des services) et les règles de la Cour européenne de justice. Or “c’est sensible dans le débat britannique et ce serait difficile pour le Royaume-Uni d’accepter un traité comme le nôtre”, a-t-elle ajouté.

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