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Aucune certitude que la taxation sur les plus-values rapporte quelque chose

La taxation sur les plus-values des actions décidée par le gouvernement fédéral, c’est un peu comme la taxation sur la troisième habitation en Wallonie: de l’amateurisme dans la communication, sans même parler du fond.

Et si le point commun entre le gouvernement régional wallon et le gouvernement fédéral, c’était l’amateurisme au niveau fiscal ? La semaine dernière, je vous avais parlé de la communication totalement ratée du ministre du budget wallon. Christophe Lacroix avait annoncé, très maladroitement, que le taux d’enregistrement allait passer de 12,5% à 15% pour la 3ème habitation et il avait comparé, toujours aussi maladroitement et certes sans le vouloir, les multipropriétaires avec les marchands de sommeil.

Paniqué, ce même gouvernement planche, nous dit-on, sur une nouvelle communication, qui nous démontrera, ce jeudi sans doute, que cette hausse de la taxation immobilière s’inscrit dans une réforme fiscale plus globale avec notamment des incitants financiers et/ou fiscaux pour les jeunes ménages. Mais c’est tardif comme démarche… Les investisseurs n’ont plus confiance et “habiller l’enfant” pour faire passer la pilule auprès de la population, il fallait le faire avant et pas après. Bref c’est de l’amateurisme.

Et si le point commun entre le gouvernement régional wallon et le gouvernement fédéral, c’était l’amateurisme au niveau fiscal ?

Même chose au niveau fédéral, s’il y a une chose dont on parle depuis longtemps, c’est la taxation sur les plus-values et s’il y a un dossier qui devrait être ficelé au millimètre près, c’est bien celui-là. Or, non seulement, la communication autour de cette taxation des plus-values a été nulle (on ne taxe pas des plus-values, comme le gouvernement l’a dit, pour le “symbole” comme si c’était un argument en soi) et la preuve, que la communication a été réalisée par des amateurs, c’est qu’il a fallu attendre la veille de ce weekend pour avoir un communiqué officiel disant que des instruments financiers comme les options et les warrants seraient également visés par la taxation sur les plus-values de 33%.

D’abord, cette taxe sur la spéculation fait rire les gens sérieux car le spéculateur, c’est le day trader, celui qui est vissé derrière son ordinateur et qui achète et vend chaque jour des actions. Tandis que maintenant, celui qui achète une action et la vend 5 mois plus tard, pour telle ou telle raison, sera considéré comme un spéculateur, alors qu’il aura agi en “bon père de famille”.

Par ailleurs, comme ne sont visées que les actions détenues par des particuliers en direct, cette mesure aura pour effet de poser des problèmes a des petites banques spécialisées dans le courtage en ligne comme Keytrade ou Fortuneo, alors que les grandes banques ne seront pas concernées vu qu’elles vendent surtout des fonds aux épargnants et que ces fonds ne sont pas visés par la nouvelle taxation… Donc, le gouvernement subsidie en réalité les banques qui auront beau jeu de pousser les épargnants vers leurs sicavs. C’est la raison pour laquelle, vous n’avez vu ou entendu aucune plainte de leur part.

Il n’est même pas certain que cette mesure rapporte quelque chose, car les aspects techniques à mettre en place sont tellement complexes que cette taxe risque de ne rien rapporter du tout… D’autant qu’en Bourse de Bruxelles, au dernier décompte, tenant compte du krach boursier de cet été, l’écrasante majorité des actions sont dans le rouge.

En fait, ce qui est dommage, c’est qu’en Wallonie, il n’y a hélas pas d’administration fiscale digne de ce nom pour aider à bien gérer la Région et au fédéral, les ministres en charge de ces questions sont entourés de jeunes conseillers inexpérimentés. Quant à l’administration fiscale fédérale, qui elle est bien outillée, elle n’aide pas comme elle le devrait ce gouvernement pour des raisons… disons de susceptibilité !

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