Aléna: le Canada n’a fait “aucune concession sur l’agriculture” selon les USA

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Le Canada n’a fait “aucune concession” dans le secteur agricole dans le cadre des négociations pour moderniser l’accord de libre-échange nord-américain (Aléna), a indiqué vendredi l’administration Trump, qui souhaite qu’Ottawa abandonne notamment tout ou partie de son système de protection des producteurs de lait.

“Les négociations entre les Etats-Unis et le Canada se poursuivent. Il n’y a eu aucune concession de la part du Canada sur l’agriculture”, a déclaré le Représentant américain au Commerce (USTR) Robert Lighthizer dans un court communiqué. Les discussions ont repris vendredi matin avec la délégation canadienne dirigée par la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland.

Le secteur laitier canadien est actuellement en grande partie exclu de l’Aléna et le Premier ministre canadien Justin Trudeau n’a eu de cesse d’afficher sa volonté de défendre “la gestion de l’offre”. Ce système contrôle la production et le prix du lait, des oeufs et de la volaille produits par les éleveurs canadiens, grâce à des quotas annuels et à des taxes à l’importation atteignant 275%. Le système mis en place dans les années 1970 assure des revenus stables et prévisibles aux fermiers canadiens.

“Se débarasser des barrières et des tarifs”

Les Etats-Unis, dont la production de lait est excédentaire, souhaitent un plus grand accès au marché canadien et réclament le démantèlement de la gestion de l’offre. “Nous remplaçons l’Aléna par un accord commercial avec le Mexique de toute beauté et flambant neuf et au moment où je vous parle avec le Canada”, a lancé le président américain Donald Trump jeudi dans la soirée lors d’un meeting électoral dans l’Indiana.

Il a néanmoins prévenu: “Il faut qu’ils se débarrassent de ces barrières et de ces tarifs”, faisant sans doute allusion au régime de protection du secteur laitier canadien, qu’il a dénoncé à de nombreuses reprises.

Au Canada, certains experts ont évoqué la possibilité que le gouvernement canadien accepte comme ultime compromis, tout en préservant son système, d’ouvrir une plus grande part de son marché aux importations américaines, comme il l’a fait lors de la conclusion de l’Accord économique et commercial global (Ceta) avec l’Union européenne. Mais cette question fait débat au Canada, notamment au Québec qui concentre une grande partie des éleveurs laitiers du pays.

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