Qui est le futur boss de Finance Watch ?

© Finance Watch

Ancien banquier devenu analyste financier et grand pourfendeur de mensonges bancaires, le Français Christophe Nijdam rejoint l’ONG en tant que secrétaire général.

Pas étonnant de voir Christophe Nijdam rejoindre Finance Watch. La fonction de secrétaire général de ce think tank installé à Bruxelles pour tenter de contrer le lobby de l’industrie financière colle bien à son profil atypique. Quinquagénaire à l’allure soignée et doté d’une belle éloquence, l’homme fait en effet partie de cette catégorie de banquiers passés de l’autre côté de la barrière. Analyste financier Chez AlphaValue, à Paris, c’est un fin connaisseur de l’industrie des services financiers et l’un des plus ardents partisans de la séparation des activités bancaires.

Auteur en juin 2012 d’une étude sans concessions sur le sujet, Christophe Nijdam sait de quoi il parle. Professeur de finance à Sciences Po, il a occupé pendant 13 ans des fonctions de direction au sein de plusieurs grands établissements bancaires français. Au Crédit Lyonnais (aujourd’hui Crédit Agricole), au CCF (maintenant HSBC) et à la direction générale du Crédit du Nord (Société Générale), à New York. Nous sommes alors en 1989. C’est là, dit-il, “que j’ai assisté à la financiarisation de l’économie et à la naissance du dogmatisme de l’efficience des marchés.” Il rentre ensuite en France, aux début des années 90, pour changer de camp et devenir analyste financier. C’est cette solide expérience qui lui a valu de rapidement comprendre les ressorts de la crise de 2008. Au point d’irriter certains dirigeants du secteur. Il faut dire que Christophe Nijdam a très vite vu juste dans la déroute de Dexia sous l’ère Mariani. Il a été un des rares à anticiper la crise de liquidité des banques françaises, dès juillet 2011. Il peut aussi se targuer d’avoir été l’un des premiers à clamer haut et fort que “la mise en oeuvre de plans d’austérité budgétaire paneuropéens synchrones était suicidaire”. Tout comme il n’a pas hésité dans le courant de cette année à pointer du doigt l’affolante masse de produits dérivés (swaps et autres CDS), plus que jamais utilisés par les banques pour doper leurs profits… malgré le tsunami financier de 2008.

Plus récemment, dans “Parlons banques en 30 questions“, petit ouvrage très éclairant co-écrit avec l’économiste Jézabel Couppey-Soubeyran (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), il explique avec pédagogie, sous la forme de questions-réponses, pourquoi il faut améliorer la régulation du secteur financier.

Christophe Nijdam prendra ses fonctions le 1er janvier 2015. Il remplacera Benoît Lallemand, co-directeur du département d’analyse politique, qui a assuré l’intérim depuis le départ de Thierry Philipponnat (ex-BNP Paribas), le premier secrétaire général de l’association, en mai 2014.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content