Philip Hammond nommé ministre des finances au Royaume-Uni

Le ministre britannique des Affaires étrangères Philip Hammond © AFP

Le nouveau ministre des Finances, Philip Hammond, ne brille pas forcément par son charisme, au point d’être surnommé “l’homme gris” dans les couloirs de Westminster. Mais son CV politique est celui d’un authentique poids lourd.

A 60 ans, celui qui vient d’être nommé mercredi Chancelier de l’Echiquier continue ainsi son irrésistible ascension, gravissant une à une les marches du pouvoir.depuis le retour aux affaires des conservateurs en 2010.

Successivement ministre des Transports, de la Défense et des Affaires étrangères, il a franchi une nouvelle étape en devenant le numéro deux du gouvernement de Theresa May chargé de mettre en oeuvre le Brexit.

Plus haut, il ne reste plus que le poste de Premier ministre. Un objectif logique vu sa progression, mais qui paraît presque contre-nature tant cet homme longiligne aux cheveux argentés cultive la discrétion et avance dans l’ombre.

“On ne connaît pas sa couleur. Il se drape de nuances de gris qu’on oublie aussitôt. Il est si discipliné qu’on l’imagine dans un concours de dressage plutôt que de steeplechase”, écrivait dès 2013 le journaliste politique Andrew Gimson, une analyse qui reste valable trois ans plus tard.

Richard Madeley, un ancien camarade de classe devenu présentateur TV, se rappelle de Philip Hammond en adolescent “gothique”, qui arrivait en cours vêtu d’un long manteau de cuir, “avec le Guardian (journal de centre gauche) sous le bras”.

En réalité, ce fils d’ingénieur semble toujours avoir eu l’âme conservatrice. En 1970, il n’a que 14 ans lorsqu’il ressent un “énorme soulagement” en apprenant la défaite du travailliste Harold Wilson aux législatives.

Marié et père des trois enfants, Philip Hammond grandit dans l’Essex, à l’est de Londres. Contrairement à beaucoup de ses pairs conservateurs, qui sont de purs produits de l’élite, il suit sa scolarité dans des écoles publiques avant d’obtenir une bourse pour intégrer la prestigieuse université d’Oxford, dont il ressort avec un diplômé en politique, philosophie et économie.

Soldat eurosceptique

Il travaille ensuite dans les secteurs de l’immobilier, du BTP et de l’énergie avant d’être élu député en 1997, l’année où Tony Blair arrive au pouvoir après une humiliante défaite des conservateurs.

Pendant les treize années où les tories sont dans l’opposition, il joue un rôle clé dans la préparation d’une alternative, en tant que responsable de l’opposition pour les questions économiques.

En 2010, à l’arrivée de David Cameron à la tête d’un gouvernement de coalition avec les libéraux-démocrates, il est d’abord nommé ministre des Transports avant d’être promu à la Défense en 2011.

Sa nouvelle promotion au ministère des Affaires étrangères en 2014 est considérée comme une surprise du fait de son manque de charisme. Il est perçu d’abord comme un soldat du Premier ministre auquel il ne fera pas d’ombre.

Eurosceptique notoire, il reste d’ailleurs loyal à David Cameron lorsque celui-ci décide de militer contre un Brexit avant le référendum sur l’UE. Mais comme Theresa May, il ne s’engage que très peu dans la campagne et reste en retrait, fidèle à son caractère et à ses propres convictions.

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